Paris. Philharmonie. Salle Pierre Boulez. Lundi 20 mars 2023
Rentré de la Philharmonie
désappointé, après avoir fait le maximum pour écouter le RSO
Radio-Symphonieorchester de Vienne, navire amiral des orchestres de radio
autrichiens, puisqu’il émane de l’ORF, la radio-télévision publique
autrichienne qui le place aujourd’hui dans la zone de danger puisque les
pouvoirs publics autrichiens entendent le dissoudre depuis… 2008.
Cette phalange a confirmé ce soir ses indéniables qualités dans une Symphonie n° 7 en ré mineur op. 70 d’Antonin Dvorak pleine d’allant et respirant large côté instrumental, dans l’esprit de la Symphonie n° 3 de Johannes Brahms dont s’inspira ici Dvorak, malgré une direction de Martin Alsop plutôt creuse car dénuée de fulgurances héroïques et de toute trace de nostalgie. En outre, le problème est que la cheffe new-yorkaise a négligé le fait qu’elle dirigeait un orchestre autrichien dont elle est pourtant la directrice musicale, inscrivant en première partie de son programme une pianiste compositrice (?) vénézuélienne sans inspiration, Gabriela Montero, troisième Prix du Concours Frédéric Chopin de Varsovie 1995, qui a donné un Concerto n° 24 pour piano et orchestre en ut mineur KV. 491 de Mozart à l’encéphalogramme plat, la pianiste jouant avec un IPad devant le nez posé sur le pupitre, incapable de faire chanter l’instrument qu’elle jouait et, toute dans l’esbroufe, allant jusqu’à demander à la fin au public de lui suggérer une mélodie populaire afin d’improviser un bis forcément sans intérêt.
Déception aussi pour l’œuvre en
création française, Heliosis de
l’Autrichienne Hannah Eisendle (née en 1993), élève entre autres de Marin
Alsop, qui l’a commandée pour le RSO Wien, tonitruant et hollywoodien pensum de
sept minutes qui semblent durer le double à la « gloire » du soleil
brûlant de l’été…
À noter la disposition à l’Allemande
du quintette des cordes, violons I et II se faisant face, altos et violoncelles
entre eux et contrebasses derrière les violons II, ce qui a permis à la
symphonie de Dvorak de sonner dans l’évidence de son écriture contrapuntique.
Bruno Serrou
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