Paris. Philharmonie. Cité de la Musique. Grande Salle. Mardi 7 novembre 2023
Magnifique concert monographique
Robert Schumann (1810-1856) à la Philharmonie de Paris / Cité de la musique mardi soir.
Trois partitions de musique de chambre composées en 1842, grand millésime
chambriste du compositeur rhénan, remarquablement interprétées par un quintette
constitué de grands solistes instrumentaux aimant à se produire ensemble le
plus souvent possible, les violonistes allemandes Isabelle Faust et Anne Katharina
Schreiber, et deux confrères français, l’altiste Antoine Tamestit et le
violoncelliste Jean-Guihen Queyras, associés tous quatre au pianiste russe
Alexander Melnikov jouant un magnifique grand-queue Blüthner de 1856. Cet
impressionnant instrument a magnifié les sonorités fruitées et moelleuses des
cordes en boyau du quatuor d’archets, pupitres au son feutré magnifié par ce piano aux admirables sonorités
incroyablement vivantes, l’étiolement rapide des résonances permettant en outre
aux instruments à cordes un jeu des plus raffinés.
Ainsi de l’alto arc-en-ciel aux brûlantes et délicieuses colorations d’Antoine Tamestit s’allie, répond et se fond somptueusement au violoncelle aux timbres profonds de Jean-Guihen Queyras portés tous deux par deux merveilleuses violonistes, l’énergique et onirique Isabelle Faust au premier violon à qui fait écho la lecture précise et délicate de sa compatriote Anne Karharina Schreiber au second violon. Magique Scherzo du Quatuor à cordes n° 1 en la mineur op. 41/1, enchanteur mouvement lent du Quatuor pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 47, extraordinaire de rythmes et de cohésion les deux premiers mouvements du sublime Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44. Si le son est apparu un peu lointain dans le quatuor à coordes seul, la présence était plus brillante dans les pièces avec piano. En bis, les cinq musiciens ont donné le fascinant Andante, un poco adagio du Quintette pour piano et cordes en fa mineur op. 34 (1864) de Johannes Brahms.
Une mémorable soirée de musique de chambre schumanienne, qui devrait également séduire le public Bruxellois dès ce jeudi 9 novembre au Bozar à 20h00.
Bruno Serrou
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