Julius Rudel (1921-2014). Photo : DR
Né le 6 mars 1921 à Vienne, où il
a commencé ses études à l’Académie de Musique, naturalisé étatsunien en 1944
après avoir fui l’Anschluss avec son frère et sa mère en 1938, quelques mois
après le décès de son père, Julius Rudel aura fait toute sa carrière au sein de
la troupe du New York City Opera. Il est mort à Manhattan le 26 juin 2014, huit
mois après que le second opéra new-yorkais, après le Metropolitan, eut fermé
ses portes à la suite d’une faillite. « Je n’avais jamais imaginé, même
dans mes rêves les plus fous, que je survivrai à la troupe », avait-il
déclaré au New York Times peu après
la fermeture du NYCO.
Julius Rudel (1921-2014). Photo : (c) NPR News
Fils d’avocat, il avait commencé
le violon à 3 ans, en jouant à l’oreille. A 5 ans, il commençait l’étude de la
musique et se mit au piano. Assistant souvent du promenoir aux représentations
de l’Opéra d’Etat de Vienne, il composa deux opéras avant ses 16 ans. Elève du
Mannes College of Music d’où il sort diplômé en 1942, il était entré au New
York City Opera comme pianiste répétiteur en 1943, avant d’en être le directeur
artistique de 1957 à 1979. Il y avait fait ses débuts de chef d’orchestre dans le Baron tzigane de Johann Strauss en
1944, avant de donner à la compagnie son renom international en produisant un vaste
répertoire, de Claudio Monteverdi à Alberto Ginastera, dont il a créé l’opéra Bomarzo en 1967 ainsi qu’une douzaine d’autres
opéras de compositeurs américains. Il en reste le premier chef de 1979 à 2014,
s’y produisant pour la dernière fois en février dernier à l’occasion d’un
concert pour les soixante-dix ans de la compagnie au City Center. De 1958 à
1963, il est directeur artistique du Philadelphia Lyric Opera. Il sera
également directeur musical du Caramoor Festival dans l’Etat de New York de
1962 à 1976, il est le premier directeur musical du Kennedy Center for the
Performing Arts de 1971 à 1975 et conseiller
musical du Wolf Trap Farm Park de Washington DC. En 1978, il fait ses débuts au
Metropolitan Opera de New York avec Werther
de Massenet. Il y dirigera plus de deux cents représentations. De 1979 à 1985,
il est chef permanent de l’Orchestre Philharmonique de Buffalo, où il succède à
Michael Tilson Thomas.
Julius Rudel (à gauche) au côté de Beverly Sills. Photo : DR
En dehors des Etats-Unis, il a
été invité par les Opéras de Bonn, Buenos Aires, Caracas, Copenhague, Hambourg,
Londres, Milan, Munich, Paris, Rome, Vienne et de nombreuses autres scènes du
monde.
Parmi ses nombreux disques,
citons notamment ses enregistrements avec Beverly Sills, la soprano star du New
York City Opera, dont I Puritani de
Bellini (Westminster), Anna Bolena (Westminster)
et Roberto Devereux (VAI) de
Donizetti, Giulio Cesare de Haendel
(RCA), Louise de Charpentier (EMI), la Veuve joyeuse de Lehár (EMI), Manon de Massenet (Westminster), les Contes d’Hoffmann d’Offenbach (Westminster), Rigoletto (EMI) de Verdi. Parmi ses autres disques, Bomarzo (Sony) de Ginastera, Mefistofele de Boito avec Montserrat
Caballé et Placido Domingo (EMI), Thaïs
de Massenet avec Anna Moffo, José Carreras et Gabriel Bacquier (RCA), Cendrillon de Massenet avec Frederica von Stade, Nicolaï Gedda, Jane Berbié et Jules Bastin (Sony), les DVD Samson et Dalila de Saint-Saëns avec
Shirley Verrett et Placido Domingo mis en scène par Nicolas Joël (Kultur), Andrea Chénier de Giordano avec Anna
Tomava-Sintow et Placido Domingo mis en scène par Michael Hampe (Kultur)…
Bruno Serrou
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