Luis-Fernando Rizo-Salom (1971-2013). Photo : DR |
Luis-Fernando
Rizo-Salom est mort mardi 23 juillet 2013 des suites d’un polytraumatisme dû à
un accident de deltaplane, survenu dimanche 21 juillet, discipline sportive dont il avait été champion de France en 2011. Il avait
41 ans. L’accident a eu lieu dimanche au-dessus de la base d’ULM de
Gault-Saint-Denis, dans l’Eure-et-Loir. Son aile s’est écrasée alors qu’elle
était tractée par un ULM en train de prendre son envol. La passagère est grièvement
blessée mais ses jours ne sont pas en danger. « Le deltaplane s’est
décroché de l’ULM, qui le tractait, très peu de temps après le décollage,
environ dix secondes, a rapporté le procureur. Il était très proche de la
piste, situé entre dix et vingt mètres de hauteur. Il a fait un mouvement de
piquer sur la gauche, puis une chute verticale. Comme le deltaplane allait à
faible vitesse et était à faible hauteur, le pilote n’a pu faire de manœuvre
pour redresser l’aile delta. »
Né en
1971 à Bogota, où il avait fait ses études de composition à l’Université Javeriana
dont il est sorti diplômé en 1998, Luis-Fernando Rizo-Salom s’était installé en France en 2000 pour y poursuivre
sa formation auprès d’Emmanuel Nunes au Conservatoire de Paris. Il était l’un des compositeurs les plus talentueux de sa génération. Attiré
par l’informatique musicale
et les nouvelles technologies, il a suivi le Cursus de composition et d’informatique
musicale de l’Ircam en 2005. Dans ce cadre, il aura composé Big Bang pour alto et électronique en temps réel. De 2005 à 2007, il
est compositeur en résidence à la Casa de Velázquez à Madrid, et il reçoit le soutien
des institutions tels que la fondation Nadia et Lili Boulanger, le gouvernement
colombien, l’Académie Villecroze, les fondations Meyer, Tarrazi et Legs
Saint-Paul et se voit remettre le prix Georges Wildenstein de l’Académie de
Beaux-Arts.
Son œuvre embrasse tous les genres, de la musique de
chambre à l’orchestre avec ou sans électronique. Elle est jouée dans de
nombreux festivals, en Colombie, France, Angleterre, Russie, Autriche, Italie,
au Portugal, en Espagne, Allemagne et au Canada. Elle est diffusée par les radios
nationales canadienne, française et colombienne. En 2013 paraît un premier disque
monographique consacré à sa musique de chambre, produit et financé par la Salle
de Concerts Luis Angel Arango à Bogota, avec le soutien de la Banque nationale
de Colombie.
La dernière œuvre de Luis-Fernando Rizo-Salom donnée
en création aura été Les Quatre pantomimes
pour six par l’Ensemble
Court-Circuit dans le cadre du Festival ManiFeste de l’IRCAM, le 19 juin 2013. « Les Quatre pantomimes pour six du compositeur colombien sont immédiatement séduisantes, écrivais-je au
soir de la première de ce sextuor pour vents et cordes sans électronique (voir http://brunoserrou.blogspot.fr/2013/06/a-lircam-deux-uvres-phares-de-yan.html),
avec leurs rythmes syncopés, leur énergie vitale qui ne cesse de se renouveler et
qui leur donne une pulsation conquérante. Le violoncelle est l’assise de la
pièce, Rizo-Salom lui faisant utiliser tous les modes de jeux possibles, et le
cor, dont les hurlements et les stridences usent continuellement de glissandi, ce qui donne à l’œuvre un
côté ludique de bon aloi, à l’instar de la partition entière, joyeuse, joueuse,
complexe mais sans en avoir l’air... »
Bruno Serrou
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