Festival de La Vézère, Saillant et
Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze), jeudi 25 juillet 2013
Le Châteu du Saillant (XIIIe siècle), centre d'activité du Festival de La Vézère. Photo : (c) Bruno Serrou
Avec
un budget de 500.000 euros, le Festival de La Vézère organise chaque été une
vingtaine de concerts dans plus d’une dizaine d’agglomérations du département
de la Corrèze pour un public essentiellement local. « Malgré la crise, nos
festivaliers nous font confiance et nous suivent fidèlement », se félicite
Isabelle de Lasteyrie du Saillant, directrice du festival dont le parc et les
dépendances du château accueillent la part lyrique de la programmation.
Abbatiale de Beaulieu-sur-Dordogne. Photo : (c) Bruno Serrou
C’est
ainsi qu’en la majestueuse abbatiale romane du XIIe siècle de
Beaulieu-sur-Dordogne pleine à craquer se sont produits les huit Violoncelles
Français de Roland Pidoux, avec, parmi eux, Emmanuelle Bertrand, Eric-Maria
Couturier et Raphaël Pidoux. Constitué d’arrangements habilement conçus par
Roland Pidoux, le programme d’essence populaire mais remarquablement élaboré autour
de pages de Richard Wagner (ouverture et romance de Tannhäuser), Gustav Mahler (mouvement lent de la Symphonie n° 1), Giacomo Puccini
(interlude du troisième acte de Madame
Butterfly), Carl Maria von Weber (extrait du Freischütz), et, en seconde partie, moins convaincante que la
première, Maurice Ravel (Tombeau de
Couperin), Hector Berlioz (le Spectre
de la rose) et Georges Bizet (extraits de Carmen). Un programme à l’image de l’idée conductrice du festival,
qui entend réunir dans des cadres remarquables de grands interprètes présentant
des œuvres majeures pour des auditoires peu aguerris mais avides de musique de
qualité.
Les Violoncelles Français, abbatiale de Beaulieu-sur-Dordogne. Photo : (c) Bruno Serrou
C’est
ainsi que, au cœur des paysages bucoliques de la Corrèze environnant des
villages aux noms rendus illustres par
la noblesse de France, à quelques encablures du Festival de Saint-Céré, le
Festival de la Vézère attire depuis 1981 des musiciens de renom qui se plaisent
à jouer devant des publics sevrés de musique. Voilà trente-deux ans en effet, visitant
ses amis Guy et Isabelle de Lasteyrie du Saillant, sœur du président Valéry
Giscard d’Estaing, le violoncelliste Roland Pidoux découvrait dans les environs
de Brive le château du Saillant. Il leur suggéra immédiatement l’idée d’un
festival.
Château du Saillant, la grange où sont donnés chaque été deux opéras. Photo : (c) Bruno Serrou
Depuis, cette grande bâtisse carrée du XIIIe siècle et ses
dépendances accueillent l’été venu des musiciens de renom comme Teresa Berganza,
Yuri Bashmet, Philipe Jarousky et, cette année, Kirill Troussov, les Paladins,
Claire-Marie Le Guay, Lidija et Sanja Bijzak. Parmi les particularités du festival
qui draine les rives de la Vézère, affluent corrézien de la Dordogne, la
présentation de deux opéras dans leur version piano mis en scène dans la grange
du château du Saillant.
La Vézère traversant le parc du château du Saillant. Photo : Festival de La Vézère, DR
Avec le pique-nique qui précède dans le parc, le lieu
acquiert une ambiance proche de celle Festival de Glyndebourne, mais en plus
intimiste et débonnaire. « D’ailleurs, la troupe Diva Opera est anglaise, se
réjouit Isabelle de Lasteyrie du Saillant, qui pilote seule le festival depuis
la mort de son mari. Dirigée par Brian Evans et Anne Marabini Young, cette
compagnie réunit des chanteurs en début de carrière qui travaillent six mois
sur des opéras avec lesquels ils partent ensuite en tournée. Ces productions en
langue originale sont présentées en exclusivité française dans notre festival.
Nous apportons ainsi l’opéra à un public qui a peu l’occasion d’en écouter
grandeur nature. Nous leur proposons des ouvrages populaires qui sont montés
avec un haut degré d’exigence. » Cette année sont ainsi programmés Il Barbiere di Siviglia de Gioacchino Rossini
et la Traviata de Giuseppe Verdi. Par
ailleurs, dans sa volonté de conquête d’un jeune public, le festival produit Pierre et le loup de Serge Prokofiev.
Bruno Serrou
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