La Péniche Opéra , lundi 2 avril 2012
Pour la saison du trentenaire de
sa naissance, La Péniche Opéra, qui, comme beaucoup de structures de spectacle
vivant, s’est vue réduire considérablement ses subventions publiques et doit de
ce fait limiter ses ambitions artistiques, a à la fois programmé un ensemble de
productions nouvelles et un certain nombre de ses interprètes les plus fidèles. Parmi ces derniers, l’ensemble
Clément Janequin fondé en 1978 et animé par le contre-ténor Dominique Visse,
qui propose une nouvelle version de la série qu’il a imaginée avec Mireille
Larroche, les Cris du cri, présentée la saison dernière, et qui, en plusieurs étapes, reprenait un ensemble d’œuvres du
répertoire du groupe vocal mêlées à des créations de partitions nouvelles
composées pour l'occasion sur le thème du cri. A Corps et
à Cri synthétise les quatre spectacles présentés en 2010-2011 dans lesquels
Dominique Visse et son Ensemble Clément Janequin, Mireille Larroche et sa
Péniche Opéra entendaient donner libre cours à l’expression des révoltes,
utopies, peurs et espoirs de notre temps à travers le cri, qui accompagne
l’être humain de sa naissance jusqu’à sa mort, en explorant le répertoire, de
la Renaissance à la création contemporaine, initiant pour cette série plusieurs commandes. Les Janequin explorent cette thématique depuis plus de
trente ans à partir des chansons du XVIe siècle puisées dans un
vaste répertoire fondé sur onomatopées et phonèmes. Le célèbre groupe vocal français remet de
nouveau l’ouvrage sur le métier, après avoir élargi son champ d’investigation des
cris, en agrégeant quatre soirées en une seule, ce qui permet de parcourir en une
heure trente avec une formidable agilité époques et styles les plus divers. Le
tout avec la complicité du biologiste Damien Schoëvaërt et du plasticien Michel
Costiou, illustré par une vidéo de Tito Gonzalez faisant intervenir la
pédiatre-néonatologiste Françoise Lebrun et le conseiller ès-slogans de la CGT
Hervé Delorme, mis en espace par Mireille Larroche et accompagné par Véronique
Briel au piano et Elisabeth Geiger à l’orgue positif et à l’épinette.
C’est sur la page qui a fait sa renommée que s’est ouverte la soirée, le délicieux Chant des oiseaux de Clément Janequin, qui apparaît toujours d’une phénoménale modernité près de cinq siècles après sa composition, comme l’ont confirmées les deux pièces qui ont suivi, le Madrigal zoologique de Régis Campo, qui respecte l’esprit de Janequin tout en étant bien ancrée dans notre temps, et l’Histoire du cri de Franck Gervais, première des quatre créations du spectacle hélas un rien longuette. Retour à la Renaissance avec Mon ami m’avoit promis de Nino le Petit dans lequel les Janequin excellent et régalent le public, médusé et ravi. S’en est ensuivi deux délectables chansons du XXe siècle, le Cri du poilu de Vincent Scotto, les Fesses des Frères Jacques et une troisième, cette fois du XXIe siècle, le Cri du cow-boy de Raymond Jouve, à mourir de rire. Après la pampa, retour à la ville et à ses commerces, avec deux morceaux fleurant bon les halles, les Voix de Paris de Jean-Georges Kastner (XIXe siècle) et les Cris de la rue d’Edouard Deransart, suivis de trois chants de crise, les deux premiers en création mondiale, le Cri de la crise du Grec Alexandros Markéas, en pleine actualité hellène, et Soulèvement brut de Sébastien Rivas, précédant un chef-d’œuvre de Janequin, la magnifique la Guerre qui vante les exploits du bon roué Françoais Ier sur le champ de Bataille de Marignan. Le Cri du Bagnérais du compositeur bigarrais du XIXe siècle Georges Kastner précédait le Cri du blog de Claude Ledoux et Nix d’Aurélien Dumont écrit pour ce concert-spectacle, tandis que l’hymne de résistance chilien El pueblo unido jamas sera vencido (Le peuple uni ne sera jamais vaincu) adapté par Vincent Bouchot, membre de l’ensemble, concluait gravement cette soirée d’une folle gaité, qui s’est déroulée à la vitesse de la lumière. On en redemande encore et encore !
C’est sur la page qui a fait sa renommée que s’est ouverte la soirée, le délicieux Chant des oiseaux de Clément Janequin, qui apparaît toujours d’une phénoménale modernité près de cinq siècles après sa composition, comme l’ont confirmées les deux pièces qui ont suivi, le Madrigal zoologique de Régis Campo, qui respecte l’esprit de Janequin tout en étant bien ancrée dans notre temps, et l’Histoire du cri de Franck Gervais, première des quatre créations du spectacle hélas un rien longuette. Retour à la Renaissance avec Mon ami m’avoit promis de Nino le Petit dans lequel les Janequin excellent et régalent le public, médusé et ravi. S’en est ensuivi deux délectables chansons du XXe siècle, le Cri du poilu de Vincent Scotto, les Fesses des Frères Jacques et une troisième, cette fois du XXIe siècle, le Cri du cow-boy de Raymond Jouve, à mourir de rire. Après la pampa, retour à la ville et à ses commerces, avec deux morceaux fleurant bon les halles, les Voix de Paris de Jean-Georges Kastner (XIXe siècle) et les Cris de la rue d’Edouard Deransart, suivis de trois chants de crise, les deux premiers en création mondiale, le Cri de la crise du Grec Alexandros Markéas, en pleine actualité hellène, et Soulèvement brut de Sébastien Rivas, précédant un chef-d’œuvre de Janequin, la magnifique la Guerre qui vante les exploits du bon roué Françoais Ier sur le champ de Bataille de Marignan. Le Cri du Bagnérais du compositeur bigarrais du XIXe siècle Georges Kastner précédait le Cri du blog de Claude Ledoux et Nix d’Aurélien Dumont écrit pour ce concert-spectacle, tandis que l’hymne de résistance chilien El pueblo unido jamas sera vencido (Le peuple uni ne sera jamais vaincu) adapté par Vincent Bouchot, membre de l’ensemble, concluait gravement cette soirée d’une folle gaité, qui s’est déroulée à la vitesse de la lumière. On en redemande encore et encore !
Bruno Serrou
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