Pierre Boulez (1925-2016). Photo : (c) Deutsche Grammophon
Le texte ci-dessous est un portrait de Pierre Boulez (1925-2016) que j’ai écrit à
la demande de Deutsche Grammophon pour son disque collector « Pierre
Boulez The Artist’s Album » (1) désormais
épuisé. Le label allemand l'a publié en 2000 à l’occasion du
soixante-quinzième anniversaire du compositeur, chef d’orchestre, pédagogue,
musicographe, administrateur, initiateur-concepteur de l’IRCAM, de la Cité de
la Musique et de la Philharmonie de Paris, entre autres. Je le reprends ici
sans en changer un mot, bien que depuis sa rédaction l’actualité de Pierre
Boulez ait évolué.
Pierre Boulez (1925-2016). Photo : DR
Pierre Boulez (1925-2016). Photo : (c) AFP
« Dans le contexte
provincial dans lequel je vivais alors, il était audacieux de me faire
travailler au piano Debussy et Ravel »
Car la musique est une vocation
confortée par son professeur de Saint-Etienne. « Pour elle, Debussy et
Ravel étaient des musiciens majeurs. Dans le contexte provincial dans lequel je
vivais alors, il était audacieux de me faire travailler ces compositeurs, et
c’est ainsi que j’ai acquis le sens de la modernité, la notion de ce qui est
actuel ou historique. » A seize ans, Boulez est en Mathématiques Spéciales
à Lyon, où il entend pour la première fois un orchestre en concert et découvre
l’opéra. Sa rencontre avec la cantatrice Ninon Vallin, qui lui demande de
l’accompagner dans ses récitals, s’avère décisive. La cantatrice convainc le
père de Boulez de laisser son fils entrer au Conservatoire de Lyon, où il est
cependant recalé. « Quittant Lyon, se souvient-il, je me rendais à Paris
en septembre 1943 pour entrer dans la classe préparatoire au Conservatoire. Au
cours de l’hiver, dans la salle de l’Ecole normale de musique, dont je suivais
assidument les concerts de musique contemporaine, j’entendis Thème et variations d’Olivier Messiaen,
à qui je demandais aussitôt rendez-vous. En juin 1944, il me recevait chez lui
et m’invitait en juillet à un concert privé où il jouait ses Visions de l’Amen avec Yvonne Loriod. »
En octobre 1944, tout en échouant à son concours d’entrée dans la classe de
piano, il entre dans celle d’harmonie de Messiaen, dont il suit également les
cours de composition au domicile du maître. Il entend alors parler de René
Leibowitz, disciple d’Arnold Schönberg. « J’allais chez lui tous les
samedis découvrir la musique de la Seconde Ecole de Vienne, que Messiaen
abordait peu. En fait, je n’y restais que huit ou dix semaines de l’hiver
1945-1946. J’en ai eu très vite assez, Leibowitz ne dépassant pas le stade de
la cuisine dodécaphonique. » Boulez ne passa guère plus de temps au
Conservatoire de Paris, qu’il quitta volontairement la même année, un Premier
Prix d’Harmonie en poche.
Pierre Boulez en son domicile parisien dans les années soixante. Photo : DR
1945 fut pour Boulez une année
charnière. « J’ai tout découvert à la fois, reconnaît-il. Une véritable
boulimie m’emporta. Roger Désormière et Manuel Rosenthal ont contribué à
étancher ma soif, me révélant Igor Stravinski, Béla Bartók. Seuls manquaient
les Viennois, dont je n’ai pu entendre deux premières œuvres pour orchestre
qu’en 1947, le Concerto pour violon
« à la mémoire d’un ange » et Trois
extraits de « Wozzeck » d’Alban Berg, donnés à l’occasion d’une
exposition des musées de Vienne à Paris. » Autre rencontre capitale, en 1946,
celle du comédien Jean-Louis Barrault, qui crée avec son épouse Madeleine
Renaud sa propre compagnie au Théâtre Marigny. Boulez y est nommé directeur de
la musique de scène, et y fonde huit ans plus tard les « Concerts du
Petit-Marigny » qu’il consacre à l’exécution d’œuvres contemporaines et qui
deviennent en 1955 le Domaine musical.
Pierre Boulez en 1964. Photo : DR
« Je suis venu à
la direction d’orchestre par nécessité, pour défendre les œuvres de ma
génération et les classiques du XXe siècle. »
Protagoniste et ardent promoteur
de la création contemporaine, Pierre Boulez n’est finalement venu qu’assez tard
à la direction d’orchestre. « J’avais plus de trente ans, rappelle-t-il.
Je n’ai par conséquent jamais été un "jeune débutant" dans ce métier. J’y
suis venu par nécessité, pour défendre les œuvres de ma génération et les
classiques du XXe siècle qui étaient aussi mal et aussi peu joués
que mes contemporains. Stravinski connaissait une grande faveur, mais pas
Schönberg, Berg, Webern. Je n’ai pas toujours obtenu les résultats escomptés,
mais ils se sont révélés suffisamment positifs pour persévérer. Je me suis
efforcé de bien préparer mes concerts et de veiller à ce que les œuvres soient
comprises, sans être trop didactique. »
Pierre Boulez. Photo : DR
C’est en 1956, au cours d’une
tournée de la Compagnie Renaud-Barrault en Amérique latine, que Boulez dirigea
son premier concert symphonique. Ce rendez-vous originel avec un orchestre fut
fixé à Caracas, à la demande de l’écrivain cubain Alejo Carpentier, exilé au
Venezuela. « Je ne dirai pas que j’ai fait des merveilles. Je me souviens
que le programme comprenait, entre autres, Images
de Debussy et les Symphonies
d’instruments à vent de Stravinski… Rythmiquement, ce n’était certainement
pas très en place ! En fait, c’est en observant Hans Rosbaud pendant ses
répétitions à Baden-Baden, que j’ai acquis les bases du métier. Je dois
beaucoup à Rosbaud, qui fut le premier à me faire confiance. »
George Szell et Pierre Boulez prenant le thé au JTatsumura Silk Factory's Tea House pendant la tournée de l'Orchestre de Cleveland au Japon en mai 1970. Photo : Cleveland Orchestra
« Je ne dirai pas
que j’ai fait des merveilles… Rythmiquement, ce n’était certainement pas très
en place ! »
Rosbaud, malade, demanda à Boulez
de le remplacer au Festival d’Aix-en-Provence 1959 pour un concert avec
l’Orchestre de la Radio Belge. « Je le remplaçais aussi au Festival de
Donaueschingen. Sa soudaine rechute ne me laissa que quatre jours de
préparation. Des responsables de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam qui
assistaient au concert m’ont aussitôt demandé de le remplacer quelques jours
plus tard en Hollande. » Ce premier essai avec le Concertgebouw fut si
prometteur que George Szell convia bientôt Boulez à diriger son Orchestre de
Cleveland, puis le BBC Symphony Orchestra de Londres l’appela… En 1963, il
dirigeait son premier concert à la tête de l’Orchestre National de France,
Théâtre des Champs-Elysées, dans un programme monographique consacré à Igor
Stravinski, dont le Sacre du printemps,
œuvre dont il devient le champion dès ce soir du 18 juin 1963. Quelques mois
plus tard, ce sera sa première apparition dans la fosse de l’Opéra de Paris, à
l’invitation de Georges Auric, pour la première française de Wozzeck d’Alban Berg… Après Bayreuth, où
il débuta en 1966 dans Parsifal mis
en scène par Wieland Wagner, il quitta le Domaine musical et se tourna vers
l’Amérique. « En 1967, Szell me confia son Orchestre de Cleveland quatre
semaines. Deux ans plus tard, il me nomma Principal chef invité, pensant
peut-être à sa succession. Mais entre temps, je reçus une proposition de
l’Orchestre Philharmonique de New York. Szell me recommanda d’accepter tout en
me demandant de respecter les engagements qui me liaient à son orchestre. Il
mourut en 1970, mais, déjà engagé à New York, je ne pus tenir qu’un rôle de
Conseiller à Cleveland jusqu’en 1972. »
Pierre Boulez, le geste. Capture d'écran. Photo : DR
C’est avec son Parsifal de
Bayreuth donné cinq étés durant à partir de 1966 et enregistré en 1970, que
Boulez fit ses premiers pas chez Deutsche Grammophon. « Wieland Wagner
m’avait invité à Bayreuth sur les recommandations de son assistant, qui avait
vu à l’Opéra de Paris l’une des représentations de Wozzeck, ouvrage de Berg que j’ai dirigé en 1963 et repris en 1966,
année où je l’ai enregistré pour CBS. Le petit-fils de Richard Wagner me
proposa, je crois, le Vaisseau fantôme.
Mais je lui dis que j’aurais préféré une œuvre de la maturité. Peu après, Hans
Knappertsbusch décédé en octobre 1965, son successeur André Cluytens malade,
Wieland Wagner m’offrit Parsifal. »
Festival de Bayreuth 1977. Répétitions de la deuxième saison du Ring du Centenaire. Pierre Boulez et Patrice Chéreau. A l'arrière-plan : Gwynneth Jones (Brünnhilde) et René Kollo (Siegfried). Photo : (c) Picture alliance / dpa
Autre rencontre au sommet entre
Boulez et DG, la création mondiale de la version en trois actes de Lulu de Berg à l’Opéra de Paris en 1979
dans une mise scène de Patrice Chéreau. « Universal Edition de Vienne, mon
éditeur et celui de la Trinité viennoise, m’avait informé des tentatives d’orchestration du troisième acte de
Lulu, resté inachevé à la mort de Berg, auxquelles la veuve du compositeur,
Helene Berg, s’était opposée. A la mort de cette dernière survenue le 30 août 1976,
il s’avéra que le travail était déjà bien avancé, et la décision de monter
l’opéra complet fut pratiquement prise dès la fin de l’année 1976, date de mon
entretien avec Rolf Liebermann, directeur de l’Opéra de Paris, et Alfred
Schlee, directeur d’Universal Edition. A l’évocation de la réalisation de
Friedrich Cehra, je demandais à lire les documents. Je découvrais ainsi que la
particelle de Berg était entièrement achevée. Des passages entiers du troisième
acte étaient orchestrés, puisque inclus dans la Suite de « Lulu », et, pour le reste, Cehra a fait un
excellent travail. Les conditions ainsi réunies, j’acceptais donc de diriger la
création de la version complète de Lulu. »
Pierre Boulez en 1970. Photo : DR
Depuis la signature de son
contrat exclusif chez DG en 1989, Boulez, qui, outre Parsifal et Lulu, avait
déjà enregistré pour l’étiquette jaune des œuvres de Berg et de Stravinski, n’a
pas cessé de diriger les plus grands orchestres internationaux. « J’ai
choisi Cleveland, que j’aime énormément, pour Berlioz, Debussy, Messiaen, car
c’est une phalange très fine, mais qui sait être puissante si nécessaire.
Chicago, admirable formation, a un caractère plus massif, c’est pourquoi je
l’ai retenu pour Bartók… Ce sont peut-être des clichés, mais ils contiennent un
fond de vérité. Pour Mahler, j’ai diversifié les orchestres, mais réservé une
place de choix au Philharmonique de Vienne, qui s’impose dans cette musique.
Quant au Philharmonique de Berlin, c’est non seulement la première formation
symphonique allemande, mais aussi l’une des meilleures au monde, et il y avait
trop longtemps que je ne l’avais dirigé. J’ajouterai que Berlin a Claudio
Abbado à sa tête, Chicago Daniel Barenboïm, Cleveland Christoph von Dohnanyi, trois musiciens qui me
sont proches, voire très proches. »
Pierre Boulez à Baden-Baden en 1971. Photo : (c) Bibliothèque nationale de France
« N’étant pas chef
d’orchestre au plein sens du terme, je ne dirige que ce qui m’intéresse
profondément… »
Cette liste de prestigieux
orchestres n’est pas exhaustive, ne serait-ce que parce qu’il y manque les non
moins glorieux Symphonique de Londres, Orchestre de Paris, phalange qu’il
bouda près d’une décennie avant de le diriger pour la première fois en janvier
1976 à l’invitation de Daniel Barenboïm avec au programme l’Oiseau de feu de Stravinski, avant de le retrouver à cent
occasions jusqu’en 2010, et Ensemble Intercontemporain, que Boulez a fondé
cette même année 1976 après l’avoir « préparé » une année durant à
Grenoble et avec lequel il continue d’explorer le répertoire le plus récent,
notamment György Ligeti, Harrison Birtwistle et ses propres œuvres. Autant de
partitions qu’il exalte comme personne, sa direction analytique et
incandescente rendant pleinement justice à une musique réputée complexe qui
atteint avec lui l’évidence des grands classiques.
L’on peut cependant se demander pourquoi, s’agissant des « classiques du XXe siècle », il réenregistre aujourd’hui la plupart des œuvres qu’il avait précédemment gravées pour Sony, Erato et Adès. « A l’exception de Pierrot lunaire, rappelle-t-il, je n’avais jamais repris une partition que j’avais déjà enregistrée. Si j’éprouve aujourd’hui le besoin de les reprendre, c’est parce que vingt-cinq ans se sont écoulés entre mon premier disque de 1966 et le premier fruit de mon contrat chez DG. Un quart de siècle, cela vous change ! En 1966, je n’avais derrière moi que sept ans d’expérience de chef symphonique et lyrique, en 1991, j’en avais trente-deux… Dans l’intervalle, ma pratique de la direction, ma connaissance des œuvres se sont affermies, tandis que mon répertoire s’élargissait peu à peu. N’étant pas chef d’orchestre au plein sens du terme, je ne dirige que ce qui m’intéresse profondément, mais aujourd’hui plus librement qu’autrefois, de façon beaucoup plus flexible et maîtrisée. » Outre les pages qui lui sont familières, Boulez aborde également des œuvres qu’il n’avait pas ou peu approchées, d'Anton Bruckner, sur la proposition du Philharmonique de Vienne, par exemple, ou Karol Szymanowski, voire Richard Strauss, dont il admire le talent d’orchestrateur.
Quant à Mahler, qu’il avait dirigé pour la première fois à la BBC dès la fin des années 1960, il s’est engagé en 1992 dans son unique intégrale discographique qu’il devait achever en 2011. « J’ai entendu ma première œuvre de Mahler à la fin des années 1940 Théâtre des Champs-Elysées. Paul Kletzki dirigeait la Quatrième Symphonie. Puis ce fut, en ce même théâtre, le Chant de la Terre par Bruno Walter en 1952. Mais ce n’est qu’en 1958, en Allemagne, que grâce à Hans Rosbaud j’ai vraiment découvert ce compositeur, particulièrement sa Neuvième Symphonie. A l’époque, Mahler n’était guère plus joué en Allemagne qu’en France. Sa renaissance est venue des Etats-Unis, grâce notamment à Bruno Walter, Dimitri Mitropoulos et Leonard Bernstein. Le premier cor solo de l’Orchestre Philharmonique de New York, responsable du personnel à l’époque où j’en étais le directeur musical, me disait que lorsque Mitropoulos inscrivait la Septième Symphonie à son programme, la moitié de la salle se vidait avant la fin de l’exécution… J’apprécie particulièrement les œuvres de transition que sont les Cinquième, Sixième et Septième, et je porte à la Neuvième une affection toute particulière… »
Pierre Boulez dans les années 1990-2000. Photo : Deutsche Grammophone
L’on peut cependant se demander pourquoi, s’agissant des « classiques du XXe siècle », il réenregistre aujourd’hui la plupart des œuvres qu’il avait précédemment gravées pour Sony, Erato et Adès. « A l’exception de Pierrot lunaire, rappelle-t-il, je n’avais jamais repris une partition que j’avais déjà enregistrée. Si j’éprouve aujourd’hui le besoin de les reprendre, c’est parce que vingt-cinq ans se sont écoulés entre mon premier disque de 1966 et le premier fruit de mon contrat chez DG. Un quart de siècle, cela vous change ! En 1966, je n’avais derrière moi que sept ans d’expérience de chef symphonique et lyrique, en 1991, j’en avais trente-deux… Dans l’intervalle, ma pratique de la direction, ma connaissance des œuvres se sont affermies, tandis que mon répertoire s’élargissait peu à peu. N’étant pas chef d’orchestre au plein sens du terme, je ne dirige que ce qui m’intéresse profondément, mais aujourd’hui plus librement qu’autrefois, de façon beaucoup plus flexible et maîtrisée. » Outre les pages qui lui sont familières, Boulez aborde également des œuvres qu’il n’avait pas ou peu approchées, d'Anton Bruckner, sur la proposition du Philharmonique de Vienne, par exemple, ou Karol Szymanowski, voire Richard Strauss, dont il admire le talent d’orchestrateur.
Pierre Boulez dans les années 2000. Photo : (c) Deutsche Grammophone
Quant à Mahler, qu’il avait dirigé pour la première fois à la BBC dès la fin des années 1960, il s’est engagé en 1992 dans son unique intégrale discographique qu’il devait achever en 2011. « J’ai entendu ma première œuvre de Mahler à la fin des années 1940 Théâtre des Champs-Elysées. Paul Kletzki dirigeait la Quatrième Symphonie. Puis ce fut, en ce même théâtre, le Chant de la Terre par Bruno Walter en 1952. Mais ce n’est qu’en 1958, en Allemagne, que grâce à Hans Rosbaud j’ai vraiment découvert ce compositeur, particulièrement sa Neuvième Symphonie. A l’époque, Mahler n’était guère plus joué en Allemagne qu’en France. Sa renaissance est venue des Etats-Unis, grâce notamment à Bruno Walter, Dimitri Mitropoulos et Leonard Bernstein. Le premier cor solo de l’Orchestre Philharmonique de New York, responsable du personnel à l’époque où j’en étais le directeur musical, me disait que lorsque Mitropoulos inscrivait la Septième Symphonie à son programme, la moitié de la salle se vidait avant la fin de l’exécution… J’apprécie particulièrement les œuvres de transition que sont les Cinquième, Sixième et Septième, et je porte à la Neuvième une affection toute particulière… »
Pierre Boulez au volant de l'une de ses Mercedes Benz coupé décapotable (190SL) à Baden-Baden début des années 1960. Photo : DR
« J’adore me
promener, c’est pourquoi j’aime Baden-Baden. Les forêts y sont splendides. »
Travailleur infatigable, Boulez
vit une intense activité. S’il adore la vitesse, se plaisant à prendre sa Mercédes Benz coupé décapotable (il est resté toute sa vie fidèle à la marque allemande) à tombeau ouvert sur les autoroutes
allemandes, où la vitesse est limitée à… 250 km/h, cela ne l’empêche pas de flâner dès qu’il en
a la liberté, mais l’esprit reste toujours en éveil. « J’adore me
promener, c’est pourquoi j’adore Baden-Baden [son lieu de résidence privilégié où il est mort dans la nuit du 5 au 6 janvier 2016 peu avant minuit].
Les forêts y sont splendides. Je visite volontiers musées et monuments,
appréciant l’architecture, ancienne et contemporaine, le design, bref tout ce
qui est visuel. »
Pierre Boulez en croisière sur le lac de Lucerne, été 2009. Photo : (c) Tutti magazine
Mais l’une de ses principales
préoccupations, lui qui se souvient de son passage difficile au Conservatoire
de Paris, reste la formation des jeunes musiciens. Voilà pourquoi il s’est fait
l’ardent promoteur de projet comme l’IRCAM, l’Opéra Bastille, le Conservatoire
National Supérieur de Musique et de Danse implanté à La Villette, la Cité de la
Musique et la Philharmonie à Paris, qui associent tous formation, documentation
et diffusion ; voilà pourquoi il consacre une part de son temps à
transmettre son expérience et son savoir dans des académies d’orchestres et des
master classes de direction et de composition. « Confronté à la vie
professionnelle, on saisit combien les jeunes lauréats de concours ne sont pas
préparés au métier de musicien. On les plonge dans un bain d’eau bouillante et
à eux de se débrouiller. Partout où des passerelles existent, c’est aux
professionnels de s’en charger. Cette démarche me concerne tout autant que la
quête de jeunes compositeurs. Il est plus intéressant d’être le premier à
déceler un artiste de talent que de le découvrir dix ans après les autres. »
Bruno Serrou. © DG 2000
1) DG 457 693-2
pour l'anecdote -et seulement pour l'anecdote!!- la première voiture acquise dans les années 60 par BOULEZ était une Wolswagen coupé KARMANN dont il était très fier. j'ai bien connu BOULEZ à l'époque de la SÜDWESTFUNK années1960 et de son "exil"... je l'ai rencontré de nombreuses fois par l'intermédiaire de Jean-Pierre PONNELLE ( vois mon blog années 2007 à " 3001 odyssée")... nous nous rencontrions alors Haus RUBENS où PONNELLE et son épouse avaient un pied à terre non loin de Hans ROSBAUD (très malade): c'est toute un époque ... l'armée avait confié à PONNELLE -faisant alors son service militaire-la création du fameux Tryptique dit des"Saints Patrons" à la réalisation duquel j'assistaia dès la fin de mon cours au Lyçée Charles DE GAULLE ... Toute une époque ... le Blog de mon site "3001 fin d"odyssée" en témoigne dès l'année 2007 .
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