Serge Dorny, directeur général de l'Opéra national de Lyon. Photo : DR
Dirigé depuis 2003 par le Belge
Serge Dorny, qui fit ses classes Théâtre de la Monnaie de Bruxelles comme
dramaturge de Gérard Mortier, l’Opéra de Lyon a retrouvé sa dimension
internationale acquise grâce au travail remarquable réalisé par Jean-Pierre
Brossmann de 1981 à 1998. Comme toutes les « grandes boutiques »,
comme qualifiait Giuseppe Verdi l’Opéra de Paris, son histoire n’est pas
exempte de hauts et de bas, de gloire et de scandales plus ou moins avérés.
Ainsi, côté gloire, l’Opéra
national de Lyon vient d’être désigné « Meilleure Maison d’Opéra de l’Année
2017 » (Best Opera Company 2017), titre qui lui a été attribué lors de la
cérémonie internationale Opera Awards
au Coliseum de Londres dimanche 7 mai. Dans son intervention, précise le
communiqué de presse de l’Opéra de Lyon, Serge Dorny a fait part de son émotion
de voir le travail du théâtre lyonnais « salué au-delà des frontières
dans le cadre d’une Europe vivante, rayonnante, unie dans sa diversité, l’Europe
de l’esprit et de la culture ».
Au même moment, le même Serge
Dorny est dans la tourmente. Un site internet d’information né à Lille, Mediacités, lance en effet à son
encontre pour son partenaire Mediapart
une véritable charge sur son train de vie pour célébrer son implantation à Lyon
avec un premier article consacré à la deuxième scène lyrique de France. Les journalistes de ce site d’investigation
locale épingle le train de vie de diva du
directeur de l’Opéra de Lyon (voir https://www.mediacites.fr/lyon/2017/05/08/la-vie-de-diva-du-directeur-de-lopera),
hôtels de luxe, grands restaurants et week-ends sans justification
professionnelle...
Tout en plaidant pour une
économie responsable devant les élus locaux, Serge Dorny dépenserait selon Mediacités entre 8.000 et 8.500 euros
par mois en notes de frais… 644 euros
pour un dîner avec son directeur musical Kazushi Ono et son épouse, cinq nuits à 2145 euros
dans un Relais et châteaux situé à une heure de route d’Aix-en-Provence au
moment du festival, des nuits à 400 euros dans de grands hôtels. Certes,
derrière ces frais liés à sa fonction de directeur, les journalistes relèvent
parmi 3.500 copies de factures établies entre 2013 et 2015, dépenses jugées « surprenantes,
voire totalement injustifiées » par Mediacités,
comme un voyage de Lyon à Francfort-sur-le-Main via Donetsk, Moscou, Kiev et Minsk pour la modique somme de 4.000
euros comme justification d’un rendez-vous avec le directeur de l’Opéra de Francfort.
Une collaboratrice de Serge Dorny qui n’aurait pas souhaité dévoiler son nom,
constate que le directeur « confond l’argent public de l’Opéra avec ses
dépenses privées ».
L’Opéra de Lyon n’a pas encore donné suite à ce jour à ces allégations. Mais rappelons qu’en mars
2014, Serge Dorny avait fait l’objet d’une pétition de salariés de l’Opéra de
Lyon qui s’opposaient à son maintien à la tête de l’institution.
B. S.
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