Deauville. Festival de Pâques. Salle Elie de Brignac. Samedi 23, dimanche 24 avril 2016
Deauville. La Manche. Photo : (c) Bruno Serrou
Voilà vingt ans naissait le Festival de Pâques de Deauville, expérience unique et
amicale, sur l'initiative de quatre jeunes musiciens devenus non seulement
références et mais aussi modèles pour leurs jeunes confrères.
Deux des membres fondateurs du Festival de Pâques de Deauville, Renaud Capuçon et Nicholas Angelich. Photo : (c) Claude Doaré
Encore inconnus à l'époque, le violoniste Renaud
Capuçon, les pianistes Jérôme Ducros et Nicholas Angelich, et le violoncelliste
Jérôme Pernoo découvraient Deauville et une salle aux murs de bois aux
dimensions de la musique de chambre, connue pour les ventes aux enchères de
yearlings, la Salle Elie de Brignac. Ils confièrent l’organisation de leur
décade à un spécialiste du genre, Yves Petit de Voize, créateur de l’Académie
de Musique des Arcs (Savoie) vouée à la formation de jeunes musiciens.
Augustin Dumay, l'un des parrains du Festival de Pâques de Deauville (à sa gauche, Marc Minkowski). Photo : (c) Claude Doaré
Parrainée par Maria Joao Pires et
Augustin Dumay, la première édition a réuni soixante jeunes musiciens prometteurs
qui se regroupèrent formations et formèrent un orchestre dirigé par Emmanuel
Krivine. Depuis 1996, chaque printemps, la deuxième semaine des vacances
de Pâques parisiennes, trois week-ends durant, les « anciens »
accueillent les nouvelles générations, qui perpétuent à leur tour l’esprit des fondateurs,
pour transmettre expérience et plaisir partagé. Parmi ceux passés à Deauville, Tedi
Papavrami, Quintette Moraguès, Quatuors Ebène, Danel, Hermès, David Grimal,
François Salque, Antoine Tamestit, Gautier Capuçon, Yann Dubost, Jérémie
Rohrer, Adam Laloum, David Kadouch, Edgar Moreau, Yan Levionnois… Chaque année, la
famille des musiciens s’agrandit, avec le soutien continu des édiles et hôtels de
la cité normande, solistes, chambristes, et jusque des orchestres et chefs.
Après l’émergence à Deauville de La Philharmonie de Chambre de Krivine, Jérémie
Rohrer y a forgé Le Cercle de l’Harmonie, puis ce fut l’Atelier de Musique… Le
Festival a depuis quelques années une seconde session, qui se tient l'été, au mois d'août.
Marc Minkowski et L'Atelier de Musique. Photo : (c) Claude Doaré
Le premier week-end de l’édition 2016 a connu un vif
succès public, en réunissant les initiateurs du projet, qui est très vite devenu en France l'archétype de plusieurs
autres manifestations. Ainsi, Augustin Dumay a joué le Concerto n° 3 pour violon de Mozart avec un son droit et brillant
en compagnie de L’Atelier de Musique brillamment préparé par Amaury Coeytaux,
super-soliste de l'Orchestre Philharmonique de Radio France et dirigé par Marc Minkowski,
autre fidèle du festival qui a conduit ensuite la juvénile Symphonie n° 5 de Schubert avec un allant de bon aloi, après que
l’Ensemble à vent Ouranos préparé et accompagné par le hautboïste David Walter ait donné une interprétation épicée de la longue Sérénade Gran Partita Kv. 361 de Mozart.
Les Quatuors Ardeo et Hermès dans l'Octuor pour cordes de Mendelssohn. Photo : (c) Claude Doaré
Dimanche, c’était au tour de deux des
initiateurs du Festival, Nicholas Angelich et Renaud Capuçon, qui, avec le
Quatuor Hermès, ont interprété un vibrant Concert pour piano, violon et quatuor à cordes op. 21 d'Ernest Chausson, tandis que les Quatuors Ardeo et Hermès se réunissaient
dans l’Octuor op. 20 de Félix Mendelssohn-Bartholdy.
Bruno Serrou
Jusqu’au 7/05. Rés. : 02.31.14.14.74. www.musiqueadeauville.com
Cet article est paru dans le quotidien La Croix daté samedi 30 avril et dimanche 1er mai 2016
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