Paris. Philharmonie. Salle Pierre Boulez. Jeudi 9 septembre 2022
Le premier concert de la saison 2022-2023 de l’Orchestre de Paris et de son directeur musical Klaus Mäkelä dans leur salle de la Philharmonie de Paris, a été donné le 9 septembre avec pour premier violon solo invité le Hongrois-Allemand Zsolt-Tihamér Visontay, qui a pu largement s’illustrer dans chacune des cinq partitions programmées.
Le programme proposé était particulièrement dense et passionnant, avec trois œuvres contemporaines qui encadraient deux chefs-d’œuvre du tournant des XIXe et XXe siècles. Ouvert par le court mais somptueux morceau d’orchestre Asteroid 4179 : Toutatis composé en 2005 par la Franco-Finlandaise Kaija Saariaho (née en 1952) pour les Berliner Philharmoniker et dédié à Sir Simon Rattle, espace infini en constante évolution finement enchaîné pianissimo par les contrebasses à un extraordinaire Ainsi parlait Zarathoustra op. 30 de Richard Strauss (1864-1949) composé en 1896 et dédié à Mili Balakirev supérieurement coloré et contrasté, d’une force expressive saisissante vaillamment sollicitée par des pupitres d’une virtuosité vertigineuse de la totalité des musiciens de l’Orchestre de Paris.
Ces derniers ont ensuite magnifié le patchwork orchestral Aino (2022), commande de l’Orchestre de Paris dédiée à Klaus Mäkelä donnée en création du Péruvien Jimmy López Bellido (né en 1978) profondément marqué par ses études musicales en Finlande, brillamment orchestré mais qui commence façon Karl Amadeus Hartmann (1905-1963) et se conclut comme une symphonie de Dimitri Chostakovitch (1906-1975)…
Seconde création de la soirée, A Linea, autre commande de l’Orchestre de Paris composée en 2021-2022 par Pascal Dusapin (né en 1955) dont on identifie immédiatement la patte orchestrale, et ses flux et reflux de vagues marines remarquablement instrumentés qui ont préludé à un hallucinant Poème de l’Extase op. 54 (1905-1908) d’Alexandre Scriabine (1872-1915) d’où le public est sorti en transe et au terme duquel il convient de saluer l’Orchestre de Paris en son entier, mais plus particulièrement la formidable performance de Frédéric Mellardi, infaillible trompette solo de l’orchestre parisien.
Bruno Serrou
Dédié à la mémoire du pianiste chef d'orchestre Lars Vogt, ce concert est repris ce vendredi 9 septembre à 20h00 et sa captation vidéo disponible pendant 90 jours sur le site Philharmonie Live
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