Nicolaï Gedda (1925-2017). Photo : DR
Nicolaï Gedda, l’un des immenses
ténors du siècle passé dont la carrière a été d’une longévité exceptionnelle,
le répertoire d’une densité rare et sa discographie d’une richesse et d’une
variété impressionnante, est mort voilà tout juste un mois, le 8 janvier 2017,
en son domicile suisse des suites d’une crise cardiaque. Il avait demandé à ses
proches de rendre son décès public le plus tard possible. C’est pourquoi nous l’apprenons
un mois après sa disparition.
La technique parfaite, son sens
du mot, son élégance ont fait de Nicolaï Gedda l’un des plus grands noms de son
temps. Né à Stockholm le 11 juillet 1925 de père russe et de mère suédoise, il
a fait ses études et a commencé à l’Opéra royal de sa ville natale en 1952 dans
le Postillon de Longjumeau d’Adolphe
Adam. La même année sa carrière internationale commence avec Oberon de Weber à l’Opéra de Paris. L’année
suivante, il est à la Scala de Milan en Don Ottavio du Don Giovanni de Mozart, au Festival d’Aix-en-Provence en 1954 dans
le rôle de Belmonte de l’Enlèvement au
sérail, suivi d’Orphée dans Orphée et
Eurydice de Gluck, Thespis de Platée
de Rameau, Ferrando de Cosi fan tutte,
à Vienne au Musikverein dans Carmen
en concert, et au Covent Garden de Londres en Duc de Mantoue de Rigoletto de Verdi. En 1957, il est au
Metropolitan Opera de New York en Faust
de Gounod et Anatol pour la création de Vanessa
de Samuel Barber, au Festival de Salzbourg en Belmonte et Horace lors de la
création de l’Ecole des femmes de
Rolf Liebermann, et Vanessa de de
Barber, Ferrando, Ottavio et le chanteur italien dans le Chevalier à la rose de Richard Strauss. Dès lors, il se produit
sur toutes les grandes scènes du monde, y compris au Bolchoï de Moscou où il
fait sa première apparition en 1980.
Grand spécialiste du répertoire
français, Roméo, Faust (Berlioz et Gounod), Cellini, Werther, Nadir, Hoffmann,
etc., allemand (Mozart, Gluck, l’opérette) et russe (Lenski d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski, Dimitri de Boris Godounov de Moussorgski, Une
vie pour le tsar de Glinka, Lady
Macbeth de Mtzensk de
Chostakovitch, il s’attache également aux compositeurs italiens, Bellini,
Verdi, Puccini. Il des produit également en récital de lieder et de mélodies. Il
a chanté plus de soixante-dix rôles sur toutes les scènes du monde et enregistré
plus de deux cents disques. Parmi ces derniers, retenons entre autres Boris Godounov dès 1952 - ouvrage qu’il
enregistrera de nouveau en 1977 avec Jerzy Semkov (Warner) - et Faust dirigés par André Cluytens
(Warner), Madama Butterfly avec Maria
Callas et Herbert von Karajan (Warner), le
Baron tzigane de Johann Strauss avec Elisabeth Schwarzkopf (Warner), aux
côtés de qui il enregistre également Capriccio
de Richard Strauss sous la direction de Wolfgang Sawallisch (Warner), Une Vie pour le tsar de Glinka avec Igor
Markevitch (Warner), Carmen de Bizet
avec Victoria de Los Angeles et Sir Thomas Beecham puis avec Maria Callas et
Georges Prêtre (Warner), la Bohème de
Puccini avec Mirella Freni et Thomas Schippers (Warner), la Missa da Requiem de Verdi avec
Schwarzkopf et Carlo Maria Giulini, les
Contes d’Hoffmann d’Offenbach avec Schwarzkopf, Los Angeles et Cluytens
(Warner), l’Enlèvement au sérail de
Mozart avec Joseph Krips (Warner), la Messe
en si mineur de Jean-Sébastien Bach avec Otto Klemperer (Warner), Werther de Massenet avec Georges Prêtre,
Benvenuto Cellini et la Damnation de Faust avec Sir Colin
Davis (Decca), Lady Macbeth de Mtzensk
de Chostakovitch avec Mstislav Rostropovitch (Warner), Padmâvati d’Albert Roussel avec Michel Plasson (Warner), la Flûte enchantée de Mozart avec Otto
Klemperer (Warner), le Journal d’un
disparu de Leos Janacek (Supraphon), le
Chevalier à la rose de Richard Strauss avec Herbert von Karajan (Warner), Guerre et Paix de Prokofiev avec
Rostropovitch (Warner), Candide de
Leonard Bernstein (Deutsche Gramophone)…
Bruno Serrou
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