Bruxelles. Kunstenfestivaldesarts. Kaaitheater. Dimanche 22 mai 2016
Thierry De Mey (né en 1956), Simplexity. Photo : (c) Thierry De Mey
Cinq mois après le décès de son
fondateur, Pierre Boulez (1925-2016), et à quelques mois de son quarantième anniversaire,
l’IRCAM présente un mois durant la XIXe édition de son festival. Née en
1998 sous le nom d’Agora après le succès des opérations portes ouvertes et de
l’Académie d’été les années précédentes, la manifestation a adopté en 2010 celui
de ManiFeste.
Thierry De Mey (né en 1956), Simplexity. Photo : (c) Thierry De Mey
Depuis ses débuts, ce rendez-vous
annuel offre au public parisien le plus large l’accès à la musique
contemporaine par le biais de spectacles multimédias et interdisciplinaires. C’est
ainsi que, en coproduction avec l’IRCAM, le Centre Pompidou, l’Ensemble
Intercontemporain, Charleroi Danses, le Kunstenfestivaldesarts et Ars Musica de
Bruxelles, ManiFeste ouvre son édition 2016 sur un spectacle vu à Bruxelles le 22 mai au KAAI Theater combinant étroitement
musique et danse.
Bruxelles, le KAAI Theater. Photo : (c) Bruno Serrou)
Conçu, chorégraphié et mis en
musique par le compositeur cinéaste belge Thierry De Mey (né en 1956) qui a
réalisé sa partition en y intégrant les technologies IRCAM, Simplexity, la beauté du geste (2) réunit
dix interprètes également répartis entre danseurs et musiciens. Frère de la
danseuse chorégraphe Michèle Anne De Mey, proche collaborateur de la célèbre chorégraphe
belge Anne-Teresa De Keersmaeker, Thierry De May doit beaucoup à la fondatrice
de la Compagnie Rosas, particulièrement dans la gestique et le naturel des
déplacements de ses interprètes. Autant pour la danse que pour la musique, Simplexity combine acoustique et électronique
en temps réel.
Thierry De Mey (né en 1956), Simplexity. Photo : (c) Bruno Serrou
Cette dernière transforme en effet non seulement le son et les
spécificités de l’effectif instrumental, harpe (Frédérique Cambreling), alto
(John Stulz), clarinette (Jérôme Comte) et percussion (Samuel Favre et Victor Hanna),
mais aussi les déplacements des danseurs (Ildiko Toth, Louise Tanoto, Peter
Juhasz, Sara Tan Siyin, Victor Pérez Armero) et les mouvements des instrumentistes.
L’un des passages les plus spectaculaires de ce point de vue est celui où les
dix protagonistes jouent de leurs bras qui, vigoureusement balancés en cadence,
déclenchent une musique éolienne du plus bel effet. Mais le plus notable dans
ce spectacle de soixante-dix minutes est la performance des musiciens de
l’Ensemble Intercontemporain qui ont clairement le sens de l’espace, du temps
et du geste, car, si ce n’était leurs instruments et leurs profils familiers
pour qui fréquente assidument les concerts de l’EIC, il serait impossible de
les distinguer des danseurs, qui, malgré leurs qualités, n’ont pas encore atteint,
lorsque nous avons vu le spectacle à Bruxelles le 22 mai dernier, un réelle unité
de troupe, leurs ensembles manquant de cohésion.
Bruno Serrou
1) Du 2 juin au 2 juillet.
Réservations : 01.44.78.12.40. http://manifeste.ircam.fr.
2) 2-3/06. Centre Pompidou, 20h30.
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