Un demi-siècle déjà, le 22 octobre 1973 à San Juan de Porto-Rico, Pablo Casals tirait sa révérence à la vie, au monde, à la musique et à Johann Sebastian Bach qu’il aimait d’un amour si absolu qu’il semblait ne pas vouloir cesser de les servir. Cinquante ans après sa mort, le musicien catalan reste un modèle d’humanisme. Durant près de quatre-vingts ans, il a en effet été le promoteur constant et le maître incontesté du violoncelle, au point d’être devenu le référant d’un autre immense violoncelliste éclot lui aussi sous une dictature, le Russe Mstislav Rostropovitch (1927-2007), de cinquante ans son cadet et qui eût lui aussi à souffrir du totalitarisme…
Pacifiste militant, démocrate intransigeant, Pablo Casals était la musique incarnée. « La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour, disait-il. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. » Casals n’aura cessé de lutter de toutes ses forces et de sa notoriété contre l’injustice, la dictature et pour la paix. Il avait deux armes, qu’il mit au service de la République espagnole : son violoncelle et sa baguette de chef d’orchestre. A Barcelone, en dépit de la guerre civile, il maintint l’activité de son orchestre faisant abstraction de l’insécurité, et il fit son possible pour inciter les chefs d’Etat du monde à s’engager à la défense de la Seconde République espagnole en se produisant partout en Europe, en Amérique, et jusqu’au Japon, acceptant de donner des concerts uniquement de bienfaisance en faveur de la paix, notamment le mouvement pacifiste et anti fasciste de son ami français Louis Lecoin (1888-1971), et au profit des sinistrés. Il accepta en outre la présidence honoraire d’une commission de musiciens pour venir en aide à la démocratie espagnole, et prendra l’initiative de l’érection du tombeau du poète Antonio Machado (1875-1939) à Collioure. « Rien n'est plus naturel que d'aimer son pays, mais pourquoi notre amour connaît-il des frontières ? »
C’est Pablo Casals qui imposa définitivement la Bible
de tous les violoncellistes, les Six Suites pour violoncelle seul BWV 1007 à 1012 composées par Johann Sebastian Bach entre 1717 et 1723. Jeune adolescent, il les découvrit en
fouillant dans une librairie musicale de Barcelone où il tomba par hasard sur «
une liasse poussiéreuse annonçant six suites pour violoncelle seul de
Jean-Sébastien Bach ». Elles devinrent immédiatement ses œuvres favorites,
ses compagnes de vie, celles qu'il allait inlassablement étudier et travailler
chaque jour de sa vie, qui lui permettront de défendre et de valoriser le
violoncelle, jouant du lundi au samedi matin sans déroger les suites dans
l’ordre chronologique et le dimanche reprenant sa préférée, la Sixième en ré majeur, la plus libre et
virtuose. Il les travaillera tous les jours pendant plus de dix ans avant de
les donner pour la toute première fois en public dans leur continuité en 1901.
« On les jugeait académiques, mécaniques, dépourvues de chaleur, se
souvenait Casals. Comment pouvait-on les trouver froides alors qu’elles rayonnent
d’espace et de poésie ! »
Violoncelliste, mais aussi pianiste, chef d’orchestre et compositeur, fils de Carles Casals i Ribes et de Pilar Defillo Amiguet, Pablo Casals fut pour son art un maître incomparable de son instrument, dont il a fait notablement évoluer la technique en perfectionnant l’utilisation de l’archet. Peu d’interprètes ont atteint une stature humaine et musicale de l’envergure de la sienne. Mstislav Rostropovitch lui-même considérait Casals comme le plus grand nom de toute l'histoire du violoncelle. L’excellence et l’originalité inimitable de son jeu, Casals les devait non pas à sa morphologie - il ne mesurait que 160 centimètres et ses membres étaient proportionnels à sa taille, ce qui aurait dû le desservir considérant les mensurations du violoncelle -, mais à son travail, à sa capacité de concentration, à la puissance de sa personnalité, à sa faculté d’exprimer ses émotions partout où il se produisait. Son talent singulier est aussi dû à ses innovations techniques, renouvelant l’ensemble du jeu du violoncelle, la position du corps, l’assise, le maintien et l’orientation de l’instrument, la tenue et l’angle de l’archet, l’amplitude des déplacements, la position sur les cordes, le mouvement des mains et des doigts… Sa main gauche, par exemple, montre une puissance d’articulation inédite et une mise en vibration instantanée de la corde. Ce qui permet à l’archet un gain considérable de liberté dans la mesure où la main gauche le décharge partiellement de l’articulation, tandis que la corde tenue par un seul doigt suscite un vibrato naturel… Avant Casals, le jeu académique obligeait à garder les coudes serrés contre le corps, ce qui coûtera d’ailleurs à Casals l’entrée au Conservatoire royal de Bruxelles, après qu’il eût été auditionné par Edouard Jacobs, et malgré la lettre de recommandation de François Gevaërt, directeur du Conservatoire de la capitale belge, ainsi que la perte des subsides de la reine Maria Cristina d’Espagne.
L’une des particularités de Pablo Casals est sa parfaite connaissance de la plupart des instruments de l’orchestre. Enfant, il se plaisait en effet à jouer tous ceux qui se trouvaient à sa portée. Né de père catalan et de mère portoricaine le 29 décembre 1876 à El Vendrell, ville de la province catalane de Tarragone, capitale de la comarque de Baix Penedès, il commença le piano et le violon à cinq ans avec son père organiste, et à jouer de l’orgue et de la flûte. A onze ans, il entrait au Conservatoire de Barcelone pour étudier le violoncelle. Puis il se rendit à Madrid, muni d’une bourse de la reine Maria Cristina avec sa mère, son frère et sa sœur pour intégrer la classe de composition du Conservatoire Royal tout en y perfectionnant son instrument. A douze ans, il touchait ses premiers cachets en se produisant régulièrement au Café Tost, lieu de Barcelone fort couru à l’époque.
En 1893, Pablo Casals obtient son premier prix de violoncelle et,
accompagné de son frère, de sa sœur et de sa mère, il se rend à Madrid pour
jouer devant le comte de Morphy grâce à une lettre de recommandation
d’Isaac Albéniz. Il y joue devant Isabel et la régente Maria Cristina, qui lui
attribue une bourse mensuelle de 250 pesetas, une somme importante pour
l’époque. En 1895, il se rend à Bruxelles pour y intégrer le Conservatoire
Royal, mais après une audition qui suscita le mépris d’Edouard Jacobs, professeur
de violoncelle, il quitte la capitale belge et perd la bourse de la reine
d’Espagne. Après son échec bruxellois, Il se
rend une première fois à Paris, où il doit se contenter d’un obscur poste de
deuxième violoncelliste au théâtre des Folies-Marigny. Sans le sou, il retourne à
Barcelone où lui est proposé en novembre 1896 le poste de son ex-professeur au
Conservatoire, obtient un poste de violoncelliste au sein de l’Orchestre du Théâtre du
Liceù, rencontre Isaac Albéniz, Augustin Rubio, Enrique Fernandez Arbos, Enric
Granados et Camille Saint-Saëns, et intègre en 1897 le quatuor à cordes de Mathieu Crickboom. Il
effectue avec l’ensemble une tournée en Espagne et au Portugal qui l’enrichit
musicalement, intellectuellement et matériellement, et il se voit offrir
une émeraude et un violoncelle Guarneri par la reine Maria Cristina dont il
retrouve les faveurs après le malencontreux incident bruxellois, ainsi qu’une
lettre de recommandation rédigée par le comte de Morphy pour le célèbre chef
d’orchestre français Charles Lamoureux à Paris. A la fin de l’année 1899,
après avoir fait ses débuts à Londres où il se produit devant la reine
Victoria, Pablo Casals se rend donc à Paris, où il rencontre Charles Lamoureux,
qui l’auditionne et l’invite comme soliste de son orchestre avec lequel
il donne plusieurs créations mondiales, dont le Concerto pour violoncelle et orchestre d’Edouard Lalo, et il épouse
la violoncelliste portugaise Guilhermina Suggia, fille d’un célèbre
violoniste. Après ce séjour en France, fructueux en
rencontres, Pablo Casals part en tournée aux Etats Unis en 1901. Lors d’une
randonnée dans la montagne californienne, il est victime d’un accident à la
main gauche qui fort heureusement ne compromettra pas sa carrière. En 1903, il
réalise sa première tournée en Amérique du Sud, en 1904 il effectue sa
deuxième tournée aux Etats-Unis, jouant pour la première fois le 15 mars à
Carnegie Hall dans le Don Quichotte de
Richard Strauss qui le dirige, et, le 15 janvier, il est reçu à la Maison
Blanche par le président Theodore Roosevelt. En 1905 il est pour la première
fois en Russie, où il rencontre à Saint-Pétersbourg Nikolaï Rimski-Korsakov,
César Cui, Alexandre Glazounov, Alexandre Scriabine et le pianiste Alexandre
Siloti. Pablo Casals vit au rythme
effréné des voyages et des concerts à travers l’Europe et dans le monde. « Je fus obligé d’être industrieux,
constatera plus tard Casals. Quiconque sera aussi industrieux que moi réussira
pareillement. » Dès lors, son nom
restera sans interruption sur le devant de la scène musicale internationale.
Au-delà de ses activités de soliste et de pédagogue, il convient de noter son
engagement en faveur de la musique de chambre, notamment dans l’un des plus
somptueux représentants du genre que fut le trio qu’il constitua en 1905 avec
deux virtuoses français, le violoniste Jacques Thibaut et le pianiste d'origine
suisse Alfred Cortot. À vingt-huit ans, il était devenu l'un des trois solistes
les plus célèbres au monde, ainsi que l'un des interprètes internationaux aux cachets
les plus élevés dont il consacrait une large part aux activités du Trio
Cortot-Thibaud-Casals, effectuant chaque année avec lui une tournée d’un mois
dans divers pays. Pour Casals, la musique de chambre, qu'il considérait comme
le jeu d'un instrument unique à trois voix, était une source de joie
incommensurable. Le trio perdura vingt-sept ans, jusqu’en 1933, et avec ses
deux comparses il créa en 1920 l’École Normale de Musique de Paris où il
donnera tous les étés des cours d’interprétation. En 1910, il quitte Paris et
commence à se produire fréquemment au Royaume Uni. Lorsque la Première Guerre
mondiale éclate, il se réfugie aux Etats-Unis. En 1914, il épouse à New
Rochelle, dans l’Etat de New York, la soprano étatsunienne Susan Metcalfe
(1878-1959) avec qui il effectue une tournée. En 1915, il réalise ses premiers
enregistrements pour la compagnie Columbia. Il donne son ultime concert soliste
aux Etats-Unis le 26 février 1928 au Town Hall de New York. L’année
suivante, il se produit en Europe dans le cadre d’une tournée qui le conduit en
Hongrie, Tchécoslovaquie, Roumanie, France, Suisse, Grande-Bretagne et Italie.
Fin 1919, Casals décidait de s'installer en Catalogne, faisant de Barcelone
et de sa maison de la plage de Sant Salvador, à Vendrell, la base de sa vie artistique
et personnelle. Il tenait en effet à s'enraciner dans son pays avec deux
uniques occupations, l’Orchestre Pau Casals qu’il avait créé en 1910 et qu’il dirigera
jusqu’en 1937, et l’Associació Obrera de Concerts grâce auxquels l’activité
musicale catalane atteindra un haut degré de qualité. Grâce à l’orchestre symphonique
qui porte son nom et qu’il fonde pratiquement seul, il peut aussi se consacrer
à une activité qui le tente particulièrement, celle de chef d'orchestre. Il
avait auparavant dirigé les meilleures formations mondiales à Paris, Londres,
New York et Vienne. En tant que chef d'orchestre, il possédait les qualités qui
lui étaient spécifiques comme violoncelliste, l’intuition, l’intelligence et la
sensibilité. De 1920 jusqu'à la guerre civile de 1936, il sera la figure
tutélaire de la musique à Barcelone et, grâce à son dévouement constant,
l’Orchestre Pau Casals deviendra l’une des meilleures phalanges symphoniques d’Europe.
Sa programmation comprenait des œuvres de compositeurs catalans tels que Isaac Albéniz (1860-1909),
Juli Garreta (1875-1925), Enric Granados (1867-1916), Joan Lamote de Grignon
(1872-1949) et son fils Ricardo (1899-1962), Enric Morera i Viura (1865-1942),
Antonio Nicolau (1858-1933), Baltasar Samper Marquès (1888-1966), Eduard Toldrà
i Soler (1895-1961) et Roberto Gerhard (1896-1970), ainsi que les plus grands
compositeurs internationaux de son temps, comme Béla Bartók, Manuel de Falla,
Maurice Ravel, Gustav Mahler, Igor Stravinsky, Arnold Schönberg, Alban Berg et
Anton Webern. En 1926,
il fonde l’Associació Obrera de Concerts dans le but de rapprocher la musique de
la classe ouvrière sur le modèle d’Anselm Clavé dans le domaine du chant
choral. Le public est si rapidement séduit et si enthousiaste que de nombreux
pays s’intéressent au fonctionnement de l’association dont les membres se
comptent par milliers…
L’année suivante, à la suite de la proclamation de la Seconde République
espagnole le 14 avril 1931, Pablo Casals est nommé par la Generalitat président
du Conseil Catalan de la Musique. Lorsque les nazis promulguent les premières lois
anti-juives en 1933, Casals se refuse à toute relation avec l’Allemagne,
renonçant notamment à l’invitation de Wilhelm Furtwängler à jouer avec les
Berliner Philharmoniker, et il manifeste son intention de ne plus s’y produire
tant que « la vie musicale n’y sera pas libre ». Deux ans plus tard, il
adopte la même attitude envers l’Italie en signe de protestation contre le
fascisme. Pendant la guerre civile espagnole, il donne des concerts à Barcelone
et à l’étranger au profit des blessés et des enfants, et en soutient pour la
République espagnole.
Puis ce fut la guerre civile en Espagne, tragique épisode dans la vie de Casals. Le 18 juillet 1936, durant une répétition de l’Orchestre Pau Casals au Palais de la musique de Barcelone, il reçoit l’appel du soulèvement militaire et dissout immédiatement la formation. Il continue néanmoins ses tournées en Europe et en Amérique du Sud, et organise des concerts de charité pour récolter de la nourriture, des vêtements et des médicaments. Il donne son dernier concert à Barcelone le 19 octobre 1938. Le général Gonzalo Quiepo de LLano, chef de la propagande nationaliste, le fit informer que s'il venait à être capturé, l’accusation d’agitateur antinationaliste serait émise et il lui ferait couper les deux bras au niveau des coudes... Casals dut donc s’exiler. Il choisit de s’installer non loin de sa terre catalane, de l’autre côté de la frontière, en Catalogne française, dans la petite ville de Prades, dans les Pyrénées Orientales où il allait s'occuper activement des réfugiés de son pays, tout en refusant de se produire sur scène puisque, désormais, les fascistes étaient presque partout au pouvoir, en Allemagne, en Russie, en Italie, en Espagne, et bientôt dans l’Europe entière, en Asie, en Amérique latine... Homme de convictions, farouchement épris de liberté, combattant opiniâtrement les dictatures, il avait refusé de jouer en Union soviétique dès 1917, en Allemagne à l'avènement de Hitler en 1933, en Espagne dès la victoire de Franco en 1939, puis dans tous les pays qui, aux lendemains de la guerre, pactiseront avec l'Espagne franquiste.
En janvier 1939, il s’installe donc en Catalogne française, Grand Hôtel de Prades, dans la vallée du Conflent, où il vivra jusqu’en 1956. Il y prend soin de ses compatriotes incarcérés dans les camps de concentration français et s’implique, aux côtés du romancier Albert Camus, du poète René Char, et de l’écrivain André Malraux dans l’édification d’un caveau décent au grand poète catalan Antonio Machado… De 1939 jusqu’à sa mort en 1973, il se considèrera comme un exilé. Après la victoire des Alliés en 1945, sous le choc des bombardements atomiques sur le Japon et déçu par l’absence de toute intervention susceptible de renverser le régime franquiste, il décide de ne plus jouer publiquement son violoncelle en signe de protestation et refuse toute invitation jusqu’à ce que soit établi en Espagne un régime respectant les libertés fondamentales et tenant compte de la volonté du peuple. Fin 1946, il accepte néanmoins son premier élève d’exilé, Bernard Greenhouse, puis ce seront Zara Nelsova, Madeline Foley…
Cet isolement se poursuivra jusqu’en 1950. Devant son refus obstiné d'interrompre son exil à l’issue du Second Conflit mondial, les musiciens du monde entier se déplacent dans les Pyrénées Orientales pour célébrer avec lui le bicentenaire de la mort de Johann Sebastian Bach, lorsqu'un groupe de musiciens éminents dirigé par Alexander Schneider et Mieczyslaw Horszowski, le convainquent d’organiser un Festival Bach à Prades. C’est le début d'une série de festivals de très haut niveau que Casals animera jusqu’en 1966. C’est ainsi qu’est né le Festival Pau Casals de Prades, qui perdure aujourd’hui encore. En 1956, il décide avec son épouse Marta Montáñez de passer les hivers à Porto Rico, où il crée l’année suivante le Festival Casals de San Juan de Puerto Rico, un conservatoire et un orchestre symphonique, avant de présider en octobre à Paris le premier Concours international de violoncelle Pablo Casals. Le violoncelliste avait été nommé pour le prix Nobel de la paix en 1958, sans succès, et, en octobre de la même année, il accepta une invitation à jouer à l'Assemblée des Nations Unies, un lieu extraterritorial et politiquement neutre.
En effet, Casals ne renoncera jamais à son combat en faveur de la paix. Préoccupé par le réarmement, il souhaitait utiliser sa renommée mondiale et sa seule arme, la musique, pour transmettre des messages de paix universelle. A cette fin, il composa son oratorio El Pessebre en 1943 qu’il achèvera en 1960, sur un texte de Joan Alavedra i Segurañas et qui sera orchestré par son frère Enric Casals, avec qui il a souvent collaboré. L’oratorio a été joué dans les villes les plus importantes d’Europe et d’Amérique. À partir de 1952, il donne chaque année des masters classes de violoncelle et de musique de chambre à l’Académie de musique d’été de Zermatt, en Suisse, et il commence à collaborer avec la Marlboro School of Music aux Etats-Unis, dans l’Etat du Vermont, où il donne chaque été des cours de maître de direction d'orchestre et de violoncelle. En 1961, il voyage en Israël et au Japon et, le 13 novembre de la même année, il prend la parole à la Maison Blanche devant le président John Fitzgerald Kennedy et y donne un concert qui bénéficie d’une couverture exceptionnelle des médias du monde entier. C'était sa première apparition publique aux États-Unis depuis l’avant-guerre. En 1963, il dirige El Pessebre aux Nations Unies pour le quinzième anniversaire de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, et il est nommé docteur honoris causa de l'Université de New York. Le 24 octobre 1971, il crée son Hymne de la paix des Nations Unies (Hymne des Nations Unies) sur un texte de Wystan Hugh Auden, et reçoit la Médaille de la Paix des Nations Unies. Il interprète pour l’occasion El cant dels ocells, pièce folklorique qui, harmonisée par ses soins, était devenue un symbole national pour les Catalans. Le compositeur Pablo Casals laisse entre autres une série d’œuvres d’inspiration religieuse dont le motet O vos omnes (1933), et de nombreuses mélodies comme Cançó de bressol et De cara al mar écrits en 1935 sur des textes de Joan Llongueras, ou la Ballade du nouveau Solveig de 1936 sur un texte de Ventura Gassol.
Pablo Casals meurt des suites d’une crise cardiaque le 22 octobre 1973 à l’hôpital de San Juan de Porto Rico. Sa dépouille est transférée dans son pays natal, la Catalogne, sitôt le retour de la démocratie en Espagne. Le corps de Pablo Casals repose au cimetière de Vendrell depuis novembre 1979. En 1972, l’année qui précéda son décès, a été créée la Fondation Pau Casals, et, en 1974, est inaugurée la Villa Casals-Museu Pau Casals qui est achevée en 1976 et où se trouve depuis 1981 l'Auditorium Pau Casals. En 1998, la Casa nadiua de Pau Casals a été inaugurée. En décembre 2016, le Gouvernement de la Generalitat de Catalogne a créé le Guardó Pau Casals pour la propagation internationale de la Culture catalane. Ainsi, Pau Casals est-il toujours vivant…
Bruno Serrou
Bibliographie sélective
Josep Maria Corredor i Pomés, Conversations avec Pau Casals (1955, réédité et remis à jour en 1967)
Correspondance
Pau Casals et Josep Trueta et Raspall (2009)
Discographie sélective
Pablo Casals, The Complete HMV Recordings (9 CD Warner Classics)
Pablo Casals Song of the Birds, Cello Encores (1 CD Alto)
Pablo Casals, The Philips Legacy (7 CD Decca)
Pablo Casals, Portrait Pablo Casals (10 CD The Intense Media)
Pablo Casals au Festival de Marlboro (10 CD Sony Classical)
Dossier réalisé à partir de celui qui m'a été demandé par la rédaction du magazine espagnol Scherzo
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