mercredi 8 novembre 2023

Extraordinaire musique de chambre de Robert Schumann sur les cimes avec la violoniste Isabelle Faust et ses amis

Paris. Philharmonie. Cité de la Musique. Grande Salle. Mardi 7 novembre 2023 

Alexander Melnikov, Jean-Guihen Queyras, Anne Katharina Schreiber, Isabelle Faust, Antoine Tamestit (de gauche à droite). Photo : (c) Bruno Serrou

Magnifique concert monographique Robert Schumann (1810-1856) à la Philharmonie de Paris / Cité de la musique mardi soir. Trois partitions de musique de chambre composées en 1842, grand millésime chambriste du compositeur rhénan, remarquablement interprétées par un quintette constitué de grands solistes instrumentaux aimant à se produire ensemble le plus souvent possible, les violonistes allemandes Isabelle Faust et Anne Katharina Schreiber, et deux confrères français, l’altiste Antoine Tamestit et le violoncelliste Jean-Guihen Queyras, associés tous quatre au pianiste russe Alexander Melnikov jouant un magnifique grand-queue Blüthner de 1856. Cet impressionnant instrument a magnifié les sonorités fruitées et moelleuses des cordes en boyau du quatuor d’archets, pupitres au son feutré magnifié par ce piano aux admirables sonorités incroyablement vivantes, l’étiolement rapide des résonances permettant en outre aux instruments à cordes un jeu des plus raffinés.

Antoine Tamestit, Anne Katharina Schreiber, Jean-Guihen Queyras, Isabelle Faust (de gauche à droite). Photo : (c) Bruno Serrou

Ainsi de l’alto arc-en-ciel aux brûlantes et délicieuses colorations d’Antoine Tamestit s’allie, répond et se fond somptueusement au violoncelle aux timbres profonds de Jean-Guihen Queyras portés tous deux par deux merveilleuses violonistes, l’énergique et onirique Isabelle Faust au premier violon à qui fait écho la lecture précise et délicate de sa compatriote Anne Karharina Schreiber au second violon. Magique Scherzo du Quatuor à cordes n° 1 en la mineur op. 41/1, enchanteur mouvement lent du Quatuor pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 47, extraordinaire de rythmes et de cohésion les deux premiers mouvements du sublime Quintette pour piano et cordes en mi bémol majeur op. 44. Si le son est apparu un peu lointain dans le quatuor à coordes seul, la présence était plus brillante dans les pièces avec piano. En bis, les cinq musiciens ont donné le fascinant Andante, un poco adagio du Quintette pour piano et cordes en fa mineur op. 34 (1864) de Johannes Brahms. 

Isabelle Faust, Alexander Melnikov, Antoine Tamestit, Jean-Guihen Queyras. Photo : (c) Bruno Serrou

Une mémorable soirée de musique de chambre schumanienne, qui devrait également séduire le public Bruxellois dès ce jeudi 9 novembre au Bozar à 20h00.

Bruno Serrou 

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