Tom Krause (1934-2013) devant le château de Savonlinna (Finlande). Photo : (c) Tom Krause, DR
Baryton-basse qui fit les beaux soirs de l’ère Liebermann
à l’Opéra de Paris, s’y illustrant dans la
Cenerentola et le Barbier de Séville
de Rossini, les Contes d’Hoffmann d’Offenbach cadre de la première la mise en scène lyrique de Patrice Chéreau, Elektra
de Richard Strauss, Parsifal de
Wagner, les Noces de Figaro, dans la fameuse production de Giorgio Strehler, et Cosi fan tutte de Mozart, le baryton-basse finlandais Tom Krause
est mort vendredi 6 décembre à l’âge de 79 ans.
Tom Krause en Comte Almaviva dans la production de Giorgio Strehler des Noces de Figaro de Mozart avec laquelle l'Opéra de Paris inaugura en 1973 au château de Versailles l'ère Liebermann (1973-1980). Photo : (c) Tom Krause, DR
Chanteur à la voix pleine et malléable, excellent
acteur, Tom Krause est né à Helsinki le 5 juillet 1934. Il se destinait tout d’abord
à la médecine. Etudiant, il chantait et jouait de la guitare dans un jazz-band.
Il se tourna vers le chant au bout de trois ans d’université, et se rendit à
Vienne en 1956 pour étudier à l’Académie de Musique. Il a fait ses débuts en
récital de lieder en 1957 à Helsinki, se produit à l’Opéra de Berlin l’année
suivante en Escamillo dans Carmen,
puis à Hambourg où Rolf Liebermann le programme dans tous les opéras de Mozart,
Verdi et Wagner à partir de 1962, année de sa première apparition au Festival
de Bayreuth.
Tom Krause avec Christiane Eda-Pierre dans les Contes d'Hoffmann d'Offenbach à l'Opéra de Paris dans la mise en scène de Patrice Chéreau, en 1974. Photo : (c) Tom Krause, DR
En 1963, il est invité au Festival de Glyndebourne dans le rôle du
Comte de Capriccio, et aux Etats-Unis
dans le War Requiem de Britten. En
1967, il se produit pour la première fois au Metropolitan Opera de New York,
dans le rôle du Comte Almaviva des Noces
de Figaro. A partir de 1968, il est l’invité régulier du Festival de
Salzbourg, où il chante notamment Don Giovanni et Guglielmo (Cosi fan tutte). En 1969, à
Philadelphie, il participe à la création américaine de la Symphonie n° 13 de Chostakovitch. En 1973, il débute à la Scala de
Milan, au Covent Garden de Londres et à l’Opéra de Paris - dans le Barbier de Séville où il incarne
Almaviva.
Tom Krause (à droite) dans Moses und Aron de Schönberg Teatro Massimo de Palerme. Photo : (c) Tom Krause, DR
A l’Opéra de Hambourg, il avait participé en 1964 à la
création de Der goldene Bock d’Ernst
Krenek et, en 1968, à celle de Hamlet
de Humphrey Searle. Il était également un grand interprète du lied et de la
mélodie.
Tom Krause en frère Bernard dans Saint François d'Assise de Messiaen, dans la production de Peter Sellars en 1992 pour le Festival de Salzbourg puis l'Opéra de Paris. Photo : (c) Tom Krause, DR
Depuis son retrait de la scène lyrique, Tom Krause se
plaisait à enseigner, notamment à Salzbourg, où il donnait encore des master-classes
l’été dernier. Depuis 2002, il enseignait à l’Ecole Supérieure de Musique Reine
Sofia de Madrid, dont il dirigeait le Département vocal.
Au sein de sa riche discographie, notons Escamillo dans Carmen dirigé par Thomas Schippers (3CD),
Narraboth dans Salomé (2CD) et Oreste
dans Elektra (2CD) de Richard Strauss
sous la direction de Georg Solti, Guglielmo dans Cosi fan tutte dirigé par Georg Solti (3CD), le Comte Almaviva des Noces de Figaro avec Herbert von Karajan
(3CD), Ping dans Turandot de Puccini avec
Zubin Mehta (2 CD), Don Pizarro dans Fidelio
de Beethoven avec Lorin Maazel (2CD), Malatesta dans Don Pasquale de Donizetti avec Istvan Kertesz (2CD), Lysiart dans Euryanthe de Weber avec Marek Janowski
(3CD EMI), Ebn Hakia de Yolanta de Tchaïkovski
dirigé par Mstislav Rostropovitch (1CD Erato), Bernard dans Saint François d’Assise d’Olivier Messiaen avec Kent Nagano (4CD
DG), un récital de mélodies et de lieder de Richard Strauss, Jean Sibelius et
Modest Moussorgski avec Irwin Gage (1CD Finlandia), un récital monographique de mélodies de Sibelius (1CD), la Passion selon saint Matthieu (3CD) et l’Oratorio de Noël (3CD) de Jean-Sébastien Bach avec Karl Münchinger,
le Chant du Cygne avec Irwin Gage
(1CD) et le Voyage d’Hiver de
Schubert avec Gustav Djupsjöbacka (1CD Finlandia), la Symphonie n° 13 Babi Yar de Chostakovitch avec Eugène Ormandy (1CD
RCA), Un Requiem allemand de Brahms
avec Bernard Haitink (1CD), Christus
de Liszt avec James Conlon (3CD Erato)... Tous ces enregistrements sont disponibles
chez Decca/Universal, sauf indication contraire.
Bruno Serrou
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