jeudi 2 juin 2016

Le compositeur Thierry De Mey ouvre le festival ManiFeste de l’IRCAM 2016 avec un spectacle associant danseurs et musiciens

Bruxelles. Kunstenfestivaldesarts. Kaaitheater. Dimanche 22 mai 2016

Thierry De Mey (né en 1956), Simplexity. Photo : (c) Thierry De Mey

Cinq mois après le décès de son fondateur, Pierre Boulez (1925-2016), et à quelques mois de son quarantième anniversaire, l’IRCAM présente un mois durant la XIXe édition de son festival. Née en 1998 sous le nom d’Agora après le succès des opérations portes ouvertes et de l’Académie d’été les années précédentes, la manifestation a adopté en 2010 celui de ManiFeste.

Thierry De Mey (né en 1956), Simplexity. Photo : (c) Thierry De Mey

Depuis ses débuts, ce rendez-vous annuel offre au public parisien le plus large l’accès à la musique contemporaine par le biais de spectacles multimédias et interdisciplinaires. C’est ainsi que, en coproduction avec l’IRCAM, le Centre Pompidou, l’Ensemble Intercontemporain, Charleroi Danses, le Kunstenfestivaldesarts et Ars Musica de Bruxelles, ManiFeste ouvre son édition 2016 sur un spectacle vu à Bruxelles le 22 mai au KAAI Theater combinant étroitement musique et danse.

Bruxelles, le KAAI Theater. Photo : (c) Bruno Serrou)

Conçu, chorégraphié et mis en musique par le compositeur cinéaste belge Thierry De Mey (né en 1956) qui a réalisé sa partition en y intégrant les technologies IRCAM, Simplexity, la beauté du geste (2) réunit dix interprètes également répartis entre danseurs et musiciens. Frère de la danseuse chorégraphe Michèle Anne De Mey, proche collaborateur de la célèbre chorégraphe belge Anne-Teresa De Keersmaeker, Thierry De May doit beaucoup à la fondatrice de la Compagnie Rosas, particulièrement dans la gestique et le naturel des déplacements de ses interprètes. Autant pour la danse que pour la musique, Simplexity combine acoustique et électronique en temps réel. 

Thierry De Mey (né en 1956), Simplexity. Photo : (c) Bruno Serrou

Cette dernière transforme en effet non seulement le son et les spécificités de l’effectif instrumental, harpe (Frédérique Cambreling), alto (John Stulz), clarinette (Jérôme Comte) et percussion (Samuel Favre et Victor Hanna), mais aussi les déplacements des danseurs (Ildiko Toth, Louise Tanoto, Peter Juhasz, Sara Tan Siyin, Victor Pérez Armero) et les mouvements des instrumentistes. L’un des passages les plus spectaculaires de ce point de vue est celui où les dix protagonistes jouent de leurs bras qui, vigoureusement balancés en cadence, déclenchent une musique éolienne du plus bel effet. Mais le plus notable dans ce spectacle de soixante-dix minutes est la performance des musiciens de l’Ensemble Intercontemporain qui ont clairement le sens de l’espace, du temps et du geste, car, si ce n’était leurs instruments et leurs profils familiers pour qui fréquente assidument les concerts de l’EIC, il serait impossible de les distinguer des danseurs, qui, malgré leurs qualités, n’ont pas encore atteint, lorsque nous avons vu le spectacle à Bruxelles le 22 mai dernier, un réelle unité de troupe, leurs ensembles manquant de cohésion.

Bruno Serrou

1) Du 2 juin au 2 juillet. Réservations : 01.44.78.12.40. http://manifeste.ircam.fr. 2) 2-3/06. Centre Pompidou, 20h30. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire