Gil Shaham transcende l'Orchestre de Paris
 Salle Pleyel, mercredi 14 décembre 2011

 
Concert en-deçà du niveau d'exigence et de conviction auquel l'Orchestre de Paris a habitué ses fidèles. Cette méforme passagère pourrait avoir été le corolaire de la fatigue de la tournée en Asie que la 
phalange parisienne vient d'effectuer avec grand succès ... En tout cas, le cœur ne semblait pas être de la partie, mercredi soir, au point de laisser le public indifférent sinon désorienté. Trompettes, cors, trombones 
se sont montrés moins sûrs et chatoyants que de coutumes, les bois plus 
ternes (à l'exception du formidable cor anglais Gildas Prado), les tutti pesants et
 gras... Cette soirée a été heureusement enluminée par Gil Shaham, qui, comme de coutume, a brillé par son aisance, l'évidence 
toute simple de son jeu, l'éclat de ses sonorités, la précision et
 l'agilité de son archet, réussissant à transcender un Concerto pour violon op. 14 (1939/1943/1948) de Samuel Barber (1910-1981) qui, sous ses doigts de magicien a presque atteint l'ampleur et le souffle des grandes pièces du 
genre... Le bis qu'il a donné ensuite, le rondeau de la troisième Partita de Bach, a été pure enchantement. En introduction  de la soirée, son compatriote James 
Conlon à dirigé une version tonitruante de l'ouverture pour The School for 
Scandal op. 5 (1931-1933) du même Samuel Barber. En seconde partie, le triptyque symphonique complet  des Nocturnes de Claude Debussy a été dirigé sans nuances,  lourdement 
et dans des tempi excessivement resserrés, voire asphyxiants, par Conlon, Nuages étant en outre trop compact et matériel, Fêtes plus dans le ton, Sirènes sans grâce, d'autant moins que les
 choristes étaient trop nombreuses (72 au total !). Pour conclure, Conlon a dirigé le Gloria pour soprano, chœur mixte et orchestre (1959) de Francis Poulenc
(1899-1963) de façon convaincante, parvenant même à faire oublier les approximations des vents et la pesanteur des archets. Le
 chœur de l'Orchestre de Paris s'est avéré homogène, mais Patricia 
Petibon n'a pas semblé à l'aise avec la tessiture de la partie de 
soprano, le timbre épais, poussant sa voix dans l'aigu...
Bruno Serrou 
 
 
 
          
      
 
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bonjour, en tant que membre du Chœur de l'Orchestre de Paris, je vous remercie de ce papier qui me semble effectivement très juste.
RépondreSupprimerBien cordialement,
S. Thorez (ténor 2)
Merci pour votre commentaire, Selvam, qui conforte mon ressenti. alors que vous étiez vous-même dans le feu de l'action et connaissez les tenants et aboutissants de cette exécution du Gloria de F.P.
RépondreSupprimerBien cordialement
Bruno