Depuis
15 ans, le Festival de Chaillol convie public et artistes invités à une
itinérance musicale partant à la découverte de son magnifique patrimoine naturel,
de ses églises et musées à la rencontre d’un pays et de ses habitants
« Une résidence dans une région de terroirs est une expérience unique, dit François Meïmoun. A l’écart des circuits traditionnels de la musique, le compositeur que je suis s’enrichit par les échanges avec un public passionné et passionnant qui a soif de création. Ce qui permet de rompre la solitude indispensable à la composition et de mettre ma musique au contact de gens qui n’ont pas d’a priori. » Pour sa seizième édition, le Festival de Chaillol a invité ce jeune compositeur angevin de 33 ans à créer deux œuvres nouvelles en relation directe avec son public, de la conception à la première exécution publique. Situé à flanc de montagne, à mille six cents mètres d’altitude avec une vue sur la vallée de Gap, Chaillol est une petite bourgade de sports d’hiver familiale qui devient dès janvier la base d’un festival original.
Eglise romane de Saint-Maurice-en-Valgaudemard
La
programmation de cette manifestation se déploie en effet non pas sur une ou deux semaines mais sur six
mois et irrigue la totalité de la vallée du Champsaur. Avec soixante concerts par an, ce festival a en fait tout d'une institution musicale permanente,
puisqu'elle fonctionne comme un lieu de dimension territoriale, dans toutes
les acceptions du terme, géographiques, humaines et de créativité, le tout
rayonnant dans tout le pays gapençais. « Notre programmation est
polymorphe, remarque Michaël Dian, directeur fondateur du festival. Elle
résulte d’un fin dosage entre création et tradition, écriture et oralité. D’origines
et de cultures diverses, notre public se retrouve autour d’un projet
commun. »
Concert Alfonso Pacin, Anne Le Corre, Eric Houdart et Sébastian Quezada "Les Boutières argentines" en l'église de Saint-Maurice-en-Valgaudemard
Pour toucher le plus grand nombre de publics, chaque programme est repris
trois ou quatre fois en des endroits différents. Pas de grandes salles donc ni d’équipements
vraiment adaptés, mais des jauges qui permettent la proximité, l’échange, le partage.
« Le dessein de Michaël Dian est particulièrement porteur, se félicite François Meïmoun.
Son désir de tisser des liens entre public autochtone et musiciens d’origines hétérogènes,
de faire du territoire où il a implanté son festival un vrai partenaire est extraordinairement convainquant. D’autant
plus que l’environnement et la beauté des sites sont en soi une invitation à la
disponibilité. »
Sortie de concerrt, église romane de Saint-Maurice-en-Valgodemard
Autre particularité du Festival de Chaillol, le fait de réunir musiques du monde, jazz et classique, à
l’instar de la création, qui associe innovation et tradition. « Nous développons
les résidences de compositeurs de toutes origines que nous les invitons à élargir
leur propre champ d’investigation, souligne Dian. Un geste de création peut se trouver en
toute chose, sous toutes les formes. Enthousiaste, notre public en est
convaincu. »
Bruno Serrou
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