jeudi 20 septembre 2012

Reprise convaincante à l’Opéra de Paris des Contes d’Hoffmann d’Offenbach mis en scène par Robert Carsen, avec la brillante Antonia d’Ana Maria Martinez

Paris, Opéra-Bastille, mercredi 19 septembre 2012


Seconde production de Robert Carsen reprise en ce début de saison 2012-013 par l’Opéra de Paris, en alternance avec Capriccio de Richard Strauss au Palais Garnier (voir plus bas dans ce blog), les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach confirment la pérennité des idées du metteur en scène canadien. Certes, l’on retrouve sa griffe commune à tous ses spectacles, comme la mise en abîme des ouvrages qui lui sont confiés, théâtre dans le théâtre, la plastique de ses scénographies réalisées par Michael Levine pour les décors et les costumes et Jean Kalman pour les lumières, et, surtout, une direction d’acteur particulièrement efficace. Chaque reprise de ses ouvrages, avec des distributions pourtant profondément renouvelées, s’avère d’une belle constance, quasi inaltérable. 


Créée en mars 2000, reprise plusieurs fois depuis lors, cette production des Contes d’Hoffmann que l’on croyait usée jusqu’à la corde et à laquelle je suis allé presque à reculons pour l’avoir vue et revue à chacune de ses reprises, a finalement séduit par sa tenue scénique et par sa musicalité. Tout d’abord le chef, le jeune Tchèque Tomas Netopil, dont le souffle théâtral, l’énergie et le sens des contrastes, le riche nuancier et la large palette de couleurs ont su séduire autant le public que les chanteurs et les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra, dont il valorise avec délicatesse les solos et qui a pu ainsi conforter ses énormes qualités au point de manifester lui-même son enthousiasme en applaudissant le chef longuement dans la fosse au terme de la représentation. Le chœur ensuite, qui s’est imposé par son homogénéité et qui raffermit de saison en saison l’unité que lui insuffle son chef, Patrick Marie Aubert. La distribution, enfin, qui n’a que peu à envier à celle de la création, qui comprenait pourtant, entre autres, Natalie Dessay et Samuel Ramey. 


Les trois héroïnes sont plus brillantes les unes que les autres. Jane Archibald est une Olympia facétieuse et virtuose, Sophie Koch une Giulietta élégante et altière, et, surprise de la soirée, Ana Maria Martinez campe de sa voix de velours et de son timbre charnel qui permettent de mener avec un soin extrême une ligne de chant et un art de la nuance d’une élégance peu coutumière, une Antonia bouleversante d’humanité. Autres surprises, la performance de Jean-Philippe Laffont, dont la voix a certes perdu en stabilité mais qui a tenu brillamment le rôle du père d’Antonia et celui de Luther, et, surtout, Franck Ferrari dans les quatre figures du diable dont le timbre vocal et la présence scénique se sont avérés moins contraints et plus sûrs qu’espéré, même si le baryton niçois a toujours tendance à surcharger son jeu. Kate Aldrich est un excellent Nicklausse et campe une Muse séduisante. Enfin, Stefano Secco incarne un Hoffmann brillant, solide de voix et lumineux de timbre. Le tout fait que l’on sort heureux de cette soirée dont on n’attendait pas tant…
Bruno Serrou

Photos : Opéra de Paris. DR

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Je me permets de vous prévenir de la sortie de Traviata et nous de Philippe Béziat, avec Natalie Dessay,Jean-François Sivadier, Louis Langrée...

    Cette production des Films Pelleas et distribuée par Sophie Dulac Distribution sortira au cinéma le 24 octobre 2012.

    Je vous joins le lien vers la bande annonce :

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19400991&cfilm=210302.html

    ainsi que le lien de notre site sur lequel vous trouverez des éléments du film.

    http://www.sddistribution.fr/fiche.php?id=73

    Merci pour votre soutien.

    Cordialement

    Je reste à votre dispositions pour toutes questions.

    Victoire Bouillon
    Assistante markéting & programmation
    Sophie Dulac Distribution
    vbouillon@sddistribution.fr
    tel : 01 44 43 46 06

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