En 1928, Maurice Ravel décrétait à qui voulait l’entendre que le violon
et le piano sont à ses oreilles des instruments « essentiellement
incompatibles »… Pourtant - ou est-ce en raison de cette expérience -, à
cette date, il a déjà composé pour ce duo deux Sonates - celle de 1898
ne sera publiée qu’à titre posthume, la seconde réclamant cinq ans de genèse (1922-1927)
-, Tzigane
(1922-1924), ainsi que la splendide Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré
(1922). Elsa Grether et David Lively ont enregistré la totalité des œuvres que
Ravel a composées pour cet effectif, y associant en outre des arrangements de
la Pièce en
forme de Habanera (1907)
par Théodore Doney (1921), et deux Mélodies hébraïques de 1914 (Kaddisch arrangé par Lucien Garban en 1924, et L’énigme éternelle),
ainsi que deux premières mondiales, un arrangement que Gustave Samazeuilh réalisa
en 1932 de l’Adagio assai du Concerto pour
piano
en
sol
majeur
composé un an plus tôt, et une transcription de 1931 d’André Asselin du
malicieux Five O’Clock Foxtrot tiré de l’opéra L’Enfant
et
les
Sortilèges
de 1925.
Enregistré dans l’excellente acoustique de la salle Flagey à Bruxelles, ce disque d’Elsa Grether et David Lively est pur ravissement, cela dès la première écoute l’envie d’y revenir est prégnante. Sensible, introspectif, méditatif, lumineux, empli d’une prégnante et authentique émotion, il offre l’une des plus éblouissantes interprétations de cette part de l’œuvre de Ravel, et il ne fait pas de doute qu’à son audition l’auteur de se serait dédit sur le champ de son jugement qu’il jugerait à n’en point douter comme injustifié.
1 CD APARTE AP295. Enregistré
en décembre 2021. 1h08mn. (apartemusic.com, Integral Distribution)
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