Montpellier. Festival Radio France Occitanie Montpellier. Le Corum, Salles Berlioz, Pasteur et Einstein. 15-17 juillet 2021
Après une édition 2020 annulée, Montpellier et la région Occitanie retrouvent
en ce mois de juillet 2021 leur festival que René Koering créa avec Radio France en 1985
Le Corum. Salle Berlioz. Photo : (c) Bruno Serrou
Malgré les contraintes
sanitaires, le public a assisté en nombre aux premiers concerts de la trente-sixième
édition du Festival Radio France Occitanie Montpellier, désormais siglé FROM.
Le public est donc là, fourmillant et assidu. « Il n’est pas plus jeune
qu’ailleurs, constate Jean-Pierre Rousseau, directeur du festival, mais il se
renouvelle davantage et la fréquentation ne cesse d’augmenter, hors contexte
covid-19, l’édition 2020 ayant dû être annulée. Le festival avait tendance à
exister sur son quant-à-soi, ‘’on est un grand festival, tout le monde doit le savoir’’.
En fait nous nous sommes aperçus que ce n’était pas vrai. Du fait-même qu’il
n’avait jamais bénéficié vraiment de promotion. Le seul festival à ne pas avoir
de publicité sur les antennes de Radio France était précisément le nôtre. A
Paris c’était le Festival de Montpellier tandis qu’ici c’est Radio France, les gens
viennent à Radio France, comme les Parisiens y vont Quai Kennedy. »
Le Corum. L'entrée de la Salle Berlioz. Photo : (c) Bruno Serrou
Si les foules sont au rendez-vous
malgré les distanciations imposées, c’est pour assister à une édition qui se
réclame ouvertement festive. « Cette année chaque concert doit être une
fête, je le revendique et le martèle, insiste Rousseau. J’ai demandé à tous les
artistes de concevoir des programmes autour de ce concept avec des programmes spécialement
conçus pour nous. » Cette année, point d’opéras, si ce n’est à la fin de
l’édition(1), un opéra de poche pour effectifs réduits. « L’an dernier
nous avions prévu deux ouvrages lyriques, rappelle Jean-Pierre Rousseau, mais
impossible de reporter d’une année sur l’autre, les artistes n’étant plus
disponibles pour l’un, et le second a été annulé en avril, faute de dates pour
les répétitions. L’an prochain, deux opéras sont prévus… Ce seront des
découvertes…. Et nous préparons d’ores et déjà une édition spéciale pour les
quarante ans du festival, en 2025. »
Ouverte le 15 juillet, la présente édition propose cent cinquante cinq concerts, dont quarante-trois en région à raison de trois à cinq rendez-vous quotidiens. Beaucoup de piano, jusqu’à une classe de maître master confiée à Michel Dalberto.
Intitulée « Feux d’artifice », la journée inaugurale a commencé par un concert du Quatuor Hanson dans un somptueux programme courant du XVIIIe au XXIe siècle (Haydn, Bartók, Hosokawa)
Suivi d’un tout aussi riche récital de mélodies franco-germaniques interprété avec sensibilité et délicatesse par la soprano Sophie Karthäuser et le pianiste Cédric Tiberghien au toucher délicat,
Pour finir en apothéose avec une longue soirée Haendel proposée par Hervé Niquet et son Concert Spirituel réunissant des pages célèbres mais non sans tunnels, Coronation Anthems, Feux d’artifice royaux et Te Deum de Dettingen.
Un programme impressionnant du jeune pianiste russe Dmitry Shishkin attendait le lendemain les festivaliers,
Tandis que Renaud Capuçon et Michel Dalberto attiraient la foule des grands soirs, les édiles montpelliérains en tête en rangs serrés, malgré un programme loin du consensus avec de rares sonates de Gabriel Fauré, Edward Elgar et Richard Strauss, dans la grande salle de l’Opéra Berlioz qui a souligné une acidité de la corde de la du violon de Capuçon.
Le 16 juillet était une journée pour musiciens remplaçants, les trois solistes prévus ayant fait faux bon, permettant notamment à Marie-Ange Nguci de s’imposer dans un programme requérant un piano ample, coloré, précis.
Bruno Serrou
Jusqu’au 30/07. Rés. :
04.67.02.02.01. lefestival.eu.
1) Denis & Katya de Philip
Venables à l’Opéra Comédie 29/07
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