mardi 20 juillet 2021

Retour festif du Festival Radio France Occitanie Montpellier réduit au silence l’été 2020

Montpellier. Festival Radio France Occitanie Montpellier. Le Corum, Salles Berlioz, Pasteur et Einstein. 15-17 juillet 2021

Après une édition 2020 annulée, Montpellier et la région Occitanie retrouvent en ce mois de juillet 2021 leur festival que René Koering créa avec Radio France en 1985

Le Corum. Salle Berlioz. Photo : (c) Bruno Serrou

Malgré les contraintes sanitaires, le public a assisté en nombre aux premiers concerts de la trente-sixième édition du Festival Radio France Occitanie Montpellier, désormais siglé FROM. Le public est donc là, fourmillant et assidu. « Il n’est pas plus jeune qu’ailleurs, constate Jean-Pierre Rousseau, directeur du festival, mais il se renouvelle davantage et la fréquentation ne cesse d’augmenter, hors contexte covid-19, l’édition 2020 ayant dû être annulée. Le festival avait tendance à exister sur son quant-à-soi, ‘’on est un grand festival, tout le monde doit le savoir’’. En fait nous nous sommes aperçus que ce n’était pas vrai. Du fait-même qu’il n’avait jamais bénéficié vraiment de promotion. Le seul festival à ne pas avoir de publicité sur les antennes de Radio France était précisément le nôtre. A Paris c’était le Festival de Montpellier tandis qu’ici c’est Radio France, les gens viennent à Radio France, comme les Parisiens y vont Quai Kennedy. »

Le Corum. L'entrée de la Salle Berlioz. Photo : (c) Bruno Serrou

Si les foules sont au rendez-vous malgré les distanciations imposées, c’est pour assister à une édition qui se réclame ouvertement festive. « Cette année chaque concert doit être une fête, je le revendique et le martèle, insiste Rousseau. J’ai demandé à tous les artistes de concevoir des programmes autour de ce concept avec des programmes spécialement conçus pour nous. » Cette année, point d’opéras, si ce n’est à la fin de l’édition(1), un opéra de poche pour effectifs réduits. « L’an dernier nous avions prévu deux ouvrages lyriques, rappelle Jean-Pierre Rousseau, mais impossible de reporter d’une année sur l’autre, les artistes n’étant plus disponibles pour l’un, et le second a été annulé en avril, faute de dates pour les répétitions. L’an prochain, deux opéras sont prévus… Ce seront des découvertes…. Et nous préparons d’ores et déjà une édition spéciale pour les quarante ans du festival, en 2025. »

La classe de maître de Michel Dalberto. Photo : (c) Bruno Serrou

Ouverte le 15 juillet, la présente édition propose cent cinquante cinq concerts, dont quarante-trois en région à raison de trois à cinq rendez-vous quotidiens. Beaucoup de piano, jusqu’à une classe de maître master confiée à Michel Dalberto. 

Hervé Niquet et Le Concert Spirituel. Photo : (c) Bruno Serrou

Intitulée « Feux d’artifice », la journée inaugurale a commencé par un concert du Quatuor Hanson dans un somptueux programme courant du XVIIIe au XXIe siècle (Haydn, Bartók, Hosokawa)

Quatuor Hanson. Photo : (c) Bruno Serrou

Suivi d’un tout aussi riche récital de mélodies franco-germaniques interprété avec sensibilité et délicatesse par la soprano Sophie Karthäuser et le pianiste Cédric Tiberghien au toucher délicat, 

Sophie Karthäuser et Cédric Tiberghien. Photo : (c) Bruno Serrou

Pour finir en apothéose avec une longue soirée Haendel proposée par Hervé Niquet et son Concert Spirituel réunissant des pages célèbres mais non sans tunnels, Coronation Anthems, Feux d’artifice royaux et Te Deum de Dettingen

Dmitry Shishkin. Photo : (c) Bruno Serrou

Un programme impressionnant du jeune pianiste russe Dmitry Shishkin attendait le lendemain les festivaliers, 

Michel Dalberto et Renaud Capuçon. Photo (c) Bruno Serrou

Tandis que Renaud Capuçon et Michel Dalberto attiraient la foule des grands soirs, les édiles montpelliérains en tête en rangs serrés, malgré un programme loin du consensus avec de rares sonates de Gabriel Fauré, Edward Elgar et Richard Strauss, dans la grande salle de l’Opéra Berlioz qui a souligné une acidité de la corde de la du violon de Capuçon. 

Marie-Ange Nguci. Photo : (c) Bruno Serrou

Le 16 juillet était une journée pour musiciens remplaçants, les trois solistes prévus ayant fait faux bon, permettant notamment à Marie-Ange Nguci de s’imposer dans un programme requérant un piano ample, coloré, précis.

Bruno Serrou

Jusqu’au 30/07. Rés. : 04.67.02.02.01. lefestival.eu. 1) Denis & Katya de Philip Venables à l’Opéra Comédie 29/07

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