La réalisation de l’intégrale
discographique des trente-deux Sonates pour piano de Ludwig van Beethoven par
Maurizio Pollini a commencé en 1975 avec les trois dernières d'entre elles (op. 109, 110, 111) pour se
conclure en 2014 sur les trois sonates de l’op.
31 et les deux de l’op. 49 (seizième à vingtième)
publiées en un CD indépendant mais simultanément au coffret qui les inclut bien évidemment. Cette genèse de quarante ans atteste une profonde intimité entre un
compositeur et son interprète, en fait l’histoire de deux vies de musiciens.
Ces dernières années, Pollini a donné une grande partie des sonates de Beethoven dans ses programmes Pollini Perspectives et Pollini Projects présentés à travers l'Europe, notamment à Paris, Salle Pleyel, dans les années 2009-2013 où il a mis Beethoven en regard de compositeurs d'aujourd'hui et que j'ai notamment commentés sur ce site (voir http://brunoserrou.blogspot.fr/2012/02/salle-pleyel-maurizio-pollini.html ou http://brunoserrou.blogspot.fr/2013/03/extraordinaire-final-des-pollini.html notament).
Ces dernières années, Pollini a donné une grande partie des sonates de Beethoven dans ses programmes Pollini Perspectives et Pollini Projects présentés à travers l'Europe, notamment à Paris, Salle Pleyel, dans les années 2009-2013 où il a mis Beethoven en regard de compositeurs d'aujourd'hui et que j'ai notamment commentés sur ce site (voir http://brunoserrou.blogspot.fr/2012/02/salle-pleyel-maurizio-pollini.html ou http://brunoserrou.blogspot.fr/2013/03/extraordinaire-final-des-pollini.html notament).
Maurizio Pollini. Photo : DR
Cette
intégrale Beethoven par Pollini est proposée ici non pas selon les dates d’enregistrement ou de
parution mais dans la chronologie beethovenienne. Inévitablement, en quatre
décennies, la conception de du pianiste italien de l'oeuvre du compositeur allemand a évolué, mais il reste des constantes,
particulièrement l’austérité du jeu, parfois implacable, et si les
articulations changent et le lyrisme se fait toujours plus vigoureux, le
jaillissement des timbres, le scintillement des couleurs, la noblesse de ton
restent pérennes. La conception globale de Pollini n’atteint pas la profondeur
de celle de Brendel, la sensualité de celle d’Arrau, la dimension titanesque de Gilels, la
monumentalité de Kempff ou la grandeur de Serkin, mais elle est indispensable parce qu’elle
présente un Beethoven délesté de sa germanité et avivé par une étincelante italianité
et un moderne raffinement.
Bruno Serrou
Notule parue dans le quotidien La Croix en janvier 2015
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